Nous sommes sortis par millions à travers
toute la planète crier de toutes nos forces notre dégoût
pour cette tragédie humaine.
Mais notre cri n’a eu comme réponse que le silence
complice de nos dirigeants.
Ils sont restés de marbre. Et le plus insupportable, c’est
qu’ils veulent qu’on leur ressemble : devenir des êtres
sans âme, calculateurs sordides, opportunistes,
cyniques, sans aucun sentiment humain, bref de véritables
brutes.
Jamais le contraste entre les peuples et leurs gouvernements n’a été aussi violent. Etrange "démocratie" qui reste parfaitement compatible avec les crimes contre l’humanité. En son nom, les pires atrocités sont commises. On va taire par pudeur cette immense escroquerie appelée "Droits de l’homme".
A travers leurs médias, nos dirigeants nous expliquent froidement, que ces massacres comme ceux par exemple des écoles de l’ONU (48 morts) sont nécessaires pour éradiquer le terrorisme. C’est pour notre bien. C’est pour nous protéger de ces "barbares" qui déposent des bombes un peu partout et "mettent le monde en danger". C’est pour cela qu’ils aident et encouragent Israël à utiliser, même si elles sont interdites par toutes les conventions internationales (entre autres par la Commission des Droits Humains de l’ONU), les armes les plus sophistiquées, les plus meurtrières et les plus horribles.
Médecins et organisations indépendantes
accusent Israël d’avoir fait usage à Gaza des armes à
Uranium Appauvri (1),
des bombes à fragmentations, du phosphore blanc et des armes
inconnues. Il faut rappeler que l’utilisation de ces armes
notamment à Uranium Appauvri est intimement liée à la notion
de génocide. Elles sont considérées comme des
armes d’extermination.
Mais peu importe. La fin ici justifie vraiment les moyens.
Comme par exemple le bombardement des hôpitaux qui manquent
de tout et où les blessés par milliers viennent plus pour y
mourir que pour se faire soigner. Les ambulances ne sont pas
épargnées.
Vous comprenez "la lutte contre le terrorisme" et pour "la
sécurité d’Israël" sont à ce prix. Vous verrez qu’après ces
massacres et ces "horreurs indispensables", "le
terrorisme sera vaincu, Israël et le monde vivront en paix".
Le temps viendra effacer de vos mémoires ces centaines de
morts, de mutilés, de défigurés et les milliers de blessés.
Tout rentrera dans l’ordre. Vous verrez.
Mais les crimes d’Israël datent depuis sa
création en 1948 et même avant. L’histoire de cet Etat est
chargée de massacres que l’on peut cacher, mais que personne
ne peut nier : Sa’sa’, Qastal, Deir Yassin, al-Dawayma,
Eilaboun, Lydda, Kufur Qasim, Sabra et Chatila, Jenine et
aujourd’hui Gaza. A quand les prochaines tueries ?
Ben Gourion ne disait-il pas qu’il fallait
« attaquer sur tout le
front et non seulement à l’intérieur de l’Etat d’Israël ou
aux frontières de la Palestine, mais de rechercher l’ennemi
et de l’écraser partout où il peut être »
(2). Le massacre des
palestiniens ne date donc pas d’aujourd’hui. Tous les grands
dirigeants du sionisme politique (Weizmann, Ben Gourion,
Jabotinsky etc.) malgré leurs divergences sur les moyens,
avaient le même but final : faire de la Palestine l’Etat du
« peuple juif ».
Le sionisme politique, depuis sa fondation au congrès de Bâle en 1897, porte en lui les germes de la négation des palestiniens. « Une terre sans peuple pour un peuple sans terre » dit le slogan sioniste. Le Grand Israël est incompatible avec l’existence même du peuple palestinien : Il constitue l’obstacle vivant à la réalisation de ce grand rêve. Il faut donc l’exterminer ou tout au moins le chasser loin de sa terre, la Palestine. « Expulsez-les » disait déjà Ben Gourion en 1948 en parlant de ces mêmes palestiniens.
La grande Bretagne et le sionisme politique ont enfanté un monstre. Aucun Etat au monde aujourd’hui ne semble pouvoir arrêter sa marche vers la barbarie..
Le nombre élevé de victimes dont une partie
non négligeable de femmes et d’enfants, le nombre de
blessés, de mutilés à vie, les armes utilisées, la
destruction de maisons, d’immeubles et autres
infrastructures nécessaires à la vie, le degré de brutalité
atteint etc. le tout avec l’aide des Etats-Unis, de l’Union
Européenne, et de tous les régimes arabes. Ceci est très
inquiétant pour l’avenir de la région.
La facilité avec laquelle les dirigeants de ce monde, à deux
ou trois exceptions près, acceptent de se soumettre
totalement et aveuglément à l’Etat d’Israël constitue en soi
un véritable danger pour le monde.
Aucun enseignement digne de ce nom n’a été tiré du passé. Aucune leçon n’a été retenue du présent. A force de mépriser les leçons de l’histoire, on risque de reproduire d’autres tragédies peut-être plus sanglantes encore.
Celui qui ignore
l’histoire est condamné à la revivre.
Mohamed Belaali
(1)
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article7842
http://www.amnesty.ch/fr
(2) Ben Gourion, Rebirth and destiney of Israël. Cité par Lotfallah Soliman dans Pour une histoire profane de la Palestine. La Découverte, p. 120.