Le samedi 15 septembre 2001, quatre jours
après les attentats aériens aux Etats-Unis,
le président George W. Bush annonça
à la télévision : " La guerre a
été déclarée à
l'Amérique et nous répondrons en
conséquence " (Le Monde diplomatique, octobre
2001). La vérité étant la
première victime d'une guerre, les libertés
d'opinion et d'expression, garanties depuis deux
siècles par le Premier Amendement de la
Constitution américaine sont dangereusement
visées par les déclarations du
président Bush. Dans un climat de fausse
solidarité nationale - cent mille licenciements
économiques aux Etats-Unis rien que pour le mois
de septembre - les commentaires discordants sur les
événements du 11 septembre sont
aussitôt mis au pilori, comme l'ont appris à
leurs dépens certains éditorialistes de la
presse américaine, licenciés sur-le-champ
pour avoir omis de mettre, avant de s'exprimer, le petit
doigt sur la couture du pantalon. Le ton est donné
par l'omnipotent chroniqueur du New York Times, William
Safire, fustigeant le directeur de la Voix de
l'Amérique pour avoir diffusé quelques
extraits d'une interview de Mohammad Omar, le chef des
Talibans, affirmant que cela revenait à "
interviewer Hitler " (Tribune de Genève du 19
octobre 2001). On le voit, ce sont toujours les
mêmes qui font la musique grâce à une
formule magique éprouvée par plus de
cinquante ans de succès : " Talibans + Ben Laden =
Hitler = chambres à gaz ". Pour qu'il ne subsiste
aucun doute quant à savoir qui sont les " bons "
et qui sont les " méchants ", l'infortuné
milliardaire Ben Laden est recherché " mort ou vif
" (Wanted, dead or alive), dans le plus pur esprit de ce
bon vieux Far West (un bon indien est un indien mort),
avec à la clé une belle prime de 25
millions de dollars
On se souvient que le Liban
avait été menacé par le gouvernement
américain de se voir privé du même
montant s'il n'interdisait pas la conférence sur
le sionisme et le révisionnisme que V&J devait
organiser à Beyrouth au mois de mars dernier. En
refusant à ceux qui ont quelque chose à
dire le droit de s'exprimer pacifiquement, on les incite
à le faire d'une manière qui l'est moins.
Les auteurs des attentats du 11 septembre sont
tombés dans ce piège machiavélique.
La tuerie de Zoug (Suisse) du 27 septembre dernier
procède du même principe, mais à
l'échelle de l'individu. Ces deux exemples sont
les conséquences de la politique du pire. Cette
méthode consiste à laisser pourrir les
crises, dans l'idée que les " revendicateurs ",
continuellement menés en bateau, finiront par
perdre la tête. C'est bien ce qui est
arrivé, ce qui permet de crier au fou, sans bien
sûr dire pourquoi les gens deviennent fous
Mieux encore, les " revendicateurs " s'éliminent
d'eux-mêmes... Cette méthode a un nom : la
fuite en avant. Mais si les " revendicateurs "
trépassent, les causes des " revendications ",
elles, ne passent pas, et comme les mêmes causes
finissent tôt ou tard par produire les mêmes
effets... Certes, les profiteurs du système
gagnent un répit, selon la bonne vieille recette
qui fait toute la haute philosophie de leur fonds de
commerce : " Après nous, le déluge ! "
(N'est-ce pas, Messieurs les ex-dirigeants de Swissair !)
L'uf de
coucou
Le procès impliquant les Turcs et les
Arméniens, annoncé dans notre Bulletin No
8, a eu lieu du 4 au 7 septembre, cinq ans après
les faits, devant le tribunal de Berne-Laupen. On sait
que l'article 261 bis du Code pénal suisse
réprime celui qui aura nié ou
minimisé un génocide. Ce qu'a fait un
groupe de Turcs dans une pétition adressée
aux Chambres fédérales pour contrer une
demande émanant des Arméniens de Suisse
désireux de voir leur génocide reconnu
officiellement par la Confédération. On
connaît le sort fait à cette demande par le
Conseil national, lequel n'a pas voulu reconnaître
ce génocide. Du coup, le pouvoir judiciaire - en
principe totalement indépendant du pouvoir
législatif - s'est aligné sur la
décision des parlementaires fédéraux
en acquittant purement et simplement les
négationnistes turcs ! Ici, plus de
référence aux sacro-saintes "
jurisprudences " du Tribunal fédéral, ni
aux savantes " doctrines juridiques " des Niggli et
consorts, invoquées à grands renforts
d'arguties et d'effets de manche pour condamner ceux qui
mettent en doute l'existence des chambres à gaz.
Il a suffit au procureur général du canton
de Berne, Hansjürg Jester, de pousser quelques
grognements d'ours sorti de sa fosse - comparant
aimablement l'article 261 bis du Code pénal
à un " uf de coucou pondu par Flavio Cotti "
et à un " avorton législatif " (24 Heures
du 8-9 septembre 2001) - pour comprendre que la Justice
bernoise n'avait nulle envie de compromettre les contrats
juteux conclus par des entreprises suisses avec un
gouvernement turc allié d'Israël. Quant aux
Arméniens, ils ont vite compris leur douleur en
constatant que leur génocide de deuxième
classe n'était en rien comparable à celui
du Peuple élu
Selon le jugement, les accusés n'ont
subjectivement pas eu l'intention de discriminer
racialement les Arméniens, condition exigée
par la norme pénale antiraciste pour qu'elle
puisse être appliquée. Sur le plan objectif,
le juge se retranche derrière le
législateur et rappelle que le " génocide
arménien " n'a pas été reconnu comme
tel par le Conseil national. Et de conclure logiquement
qu'il ne s'agit pas d'un génocide
De l'avis
du juge, les accusés voulaient simplement faire
connaître le sentiment de l'opinion publique turque
sur la question. Et de relever qu'il s'agit d'un
comportement bien compréhensible de défense
de l'honneur national qui n'implique nullement un motif
raciste
Du coup, la démarche entreprise par
V&J auprès de la Justice bernoise en vue
d'inculper le conseiller fédéral Joseph
Deiss ainsi que les parlementaires qui ont voté
contre la reconnaissance du génocide
arménien est suspendue jusqu'à droit connu,
c'est-à-dire jusqu'à ce que l'on connaisse
le sort réservé au recours introduit par
les Arméniens de Suisse devant le Tribunal
cantonal bernois et, le cas échéant, devant
le Tribunal fédéral suisse.
L'uf de
coucou
(bis)
Le 3 octobre dernier, le juge d'instruction du
Bas-Valais, Jean-Pascal Jaquemet, opposait une fin de non
recevoir au conseiller d'Etat Jean-René Fournier,
chef du Département de l'économie, des
institutions et de la sécurité, lequel
avait déposé une plainte, au nom de l'Etat
du Valais, contre l'association raélienne NOPEDO.
Cette plainte visait un tout-ménage
distribué dans le canton pour mettre en garde la
population contre le danger couru par les
catéchumènes d'être victimes de
prêtres pédophiles. De tels propos, aux yeux
du Conseil d'Etat et de la majorité du Grand
Conseil valaisan, tombaient sous le coup de la loi, ce
qui justifiait le dépôt d'une plainte pour
violation de l'article 261 bis du Code pénal. Nul
n'étant censé ignorer la loi, on sait que
cette norme pénale concerne également
l'incitation à la haine ou à la
discrimination religieuse, ce qui, en bonne logique,
devait permettre l'inculpation des responsables de
l'association NOPEDO. Un point de vue que ne partage
toutefois pas le juge Jaquemet, lequel estime que les
conditions ne sont pas réunies pour poursuivre
NOPEDO. Selon lui, il faut mettre en balance la
discrimination religieuse, punissable par le Code
pénal, et les libertés d'opinion et
d'expression garanties par la Constitution
fédérale. Admettant le caractère
objectivement discriminatoire des propos des auteurs du
tract, le juge Jaquemet déclare toutefois que ces
propos ne sont pas discriminatoires " en ce sens qu'ils
ne s'adressent pas à tous les prêtres et
n'excluent pas la pédophilie dans d'autres groupes
religieux ". Selon la jurisprudence du Tribunal
fédéral, " n'importe quelle critique ou la
constatation objective d'une différence ne
suffisent pas à faire apparaître les
personnes qui appartiennent à une race, une ethnie
ou une religion comme étant de moindre valeur "
(Le Temps du 9 octobre 2001). Le juge va encore plus loin
en considérant que si le ton du tract est haineux,
ce qui est le cas en l'occurrence, cela ne suffit pas
à le rendre discriminatoire sur le plan religieux.
Pour bien comprendre les tenants et les aboutissants des
interprétations à géométrie
variable du juge Jaquemet, il faut savoir que nos
extralucides extraterrestres ont déclaré,
via leurs représentants raéliens sur Terre,
que le seul pays digne de les accueillir serait
Israël... Quant aux catholiques, ils ont vite
compris leur douleur en constatant que leur religion de
deuxième classe n'était en rien comparable
à celle du Peuple élu
Les fantasmes
du Conseil d'Etat
Le 20 juin 2001, Mme Antje Burri-Escher,
députée du parti chrétien-social au
Grand Conseil du canton de Fribourg, déposait une
question écrite adressée au Conseil d'Etat.
Cette députée s'inquiétait de la
présence d'extrémiste de droite violent
dans le canton. Dans sa réponse du 4 septembre
2001, le Conseil d'Etat se croit obligé de
s'étendre sur plusieurs pages pour jeter
l'anathème sur tout ce qui, de près ou de
loin, pourrait s'apparenter à " l'extrême
droite ". Plus concrètement, on finit par
apprendre que le seul incident dû à "
l'extrême droite violente " dans le canton en 2000
a été un contrôle de police routier
visant des skinheads venant du Valais
soupçonnés de s'être
déplacés à Bulle pour y semer le
trouble ! Pour faire bon poids, le Conseil d'Etat diffame
une organisation de nature " idéologique " ayant
son siège à Châtel-Saint-Denis
L'information ayant été reprise par les
médias du canton, V&J a aussitôt
réagi, d'abord sous la forme d'un courrier de
lecteur (premier texte encadré), lequel a
été publié dans La Liberté du
4 octobre 2001, ensuite dans une réplique
adressée au Conseil d'Etat (deuxième texte
encadré) :
Nous ne somme
pas racistes
C'est avec stupéfaction que le Comité de
l'association Vérité et Justice a pris
connaissance des déclarations du Conseil d'Etat du
canton de Fribourg concernant la lutte contre l'"
extrême droite ". Directement visée par ces
déclarations Vérité et Justice
dément catégoriquement être une
association d'" extrême droite raciste ".
Conformément à ses statuts, les buts de
Vérité et Justice consistent à
promouvoir la libre recherche en histoire et à
défendre les libertés d'opinion et
d'expression, des droits garantis par la Constitution
fédérale, étant entendu que ces
droits n'ont de sens que s'ils permettent de
débattre publiquement et librement d'opinions
contraires à l'idéologie dominante.
Vérité et Justice constate que le Conseil
d'Etat du canton de Fribourg viole sciemment la
Constitution fédérale en instituant une "
police de la pensée " en faveur du " politiquement
correct " et en mettant sur pied une propagande en faveur
de la " pensée unique " dans les écoles.
Vérité et Justice dénonce la
dérive totalitaire du Conseil d'Etat visant des
libres chercheurs et d'honnêtes citoyens, sous
couvert d'un prétendu danger venant d'une
prétendue " extrême droite " " violente " et
" raciste ", ce qui en dit long sur les conceptions que
le Conseil d'Etat a de la démocratie.
Lettre du 2 octobre
2001 au Conseil d'Etat
Messieurs,
Nous nous référons à la
réponse donnée par le Conseil d'Etat
à Madame Antje Burri-Escher, députée
au Grand Conseil, concernant l'extrémisme de
droite violent dans le canton de Fribourg (document
référence 952.01/JPM).
Selon cette réponse : " Contrairement à
l'extrémisme de droite violent, on constate dans
le canton de Fribourg diverses activités relevant
de l'extrême droite idéologique. Ainsi, une
association ayant son siège à
Châtel-Saint-Denis a défrayé la
chronique à plusieurs reprises par la diffusion de
textes racistes et négationnistes. "
Sans être nommément citée, nous
considérons toutefois que l'Association
Vérité et Justice est implicitement
visée par cette réponse, parce qu'il
n'existe aucune autre association à
Châtel-Saint-Denis susceptible de répondre,
de près ou de loin, à une telle
description.
Permettez-nous de relever trois graves
contre-vérités contenues dans cette
réponse :
1) La question posée porte de manière
précise sur l'extrémisme de droite violent
dans le canton de Fribourg : or, pourquoi est-il fait
mention d'une association qualifiée de
non-violente, selon la réponse même du
Conseil d'Etat : " Contrairement à
l'extrémisme de droite violent, (
), " la
mention " Contrairement " étant de fait à
exclure explicitement toute nature " violente "
concernant une association qualifiée par ailleurs
d'" idéologique ". Manifestement, la
réponse du Conseil d'Etat est incohérente,
voire contradictoire, de nature en tout cas à
semer la confusion dans les esprits en mentionnant une
association reconnue comme non-violente, quand bien
même la question posée concerne
exclusivement des groupes violents.
2) De par ses statuts et ses activités,
l'Association Vérité et Justice n'est pas
une association de nature " idéologique ", parce
que le révisionnisme est une méthode, et
non pas une idéologie, raison pour laquelle
Vérité et Justice ne saurait être
qualifiée d'organisation d'" extrême droite
". A titre d'exemple, la conférence interdite de
Beyrouth, organisée par Vérité et
Justice, devait voir la participation de Roger Garaudy,
ancien membre du Comité central du PCF et Horst
Mahler, avocat de la RAF, un mouvement politique
d'extrême gauche. Pour résumer,
Vérité et Justice a pour buts de
défendre la liberté d'expression et la
libre recherche en histoire, ceci conformément aux
droits fondamentaux expressément garantis par la
Constitution fédérale.
3) Les membres du Comité de
Vérité et Justice font actuellement l'objet
de poursuites pénales de la part de la Justice
fribourgeoise. La réponse du Conseil d'Etat du
canton de Fribourg constitue dès lors une grave
violation du principe intangible en droit de la
séparation des pouvoirs, en alléguant que
Vérité et Justice diffuse des textes "
racistes et négationnistes ", quand bien
même, à ce jour, l'enquête n'est pas
close, et que Vérité et Justice s'est
toujours défendue d'être une organisation "
raciste ". Quant au qualificatif " négationniste
", il s'agit d'un néologisme inconnu du
dictionnaire, utilisé d'ordinaire par les
sionistes pour désigner les révisionnistes.
L'emploi d'un tel néologisme par le Conseil d'Etat
est révélateur d'une idéologie
philosioniste, une idéologie
considérée, elle, comme raciste par de
nombreux Etats avec lesquels la Suisse neutre entretient
des relations diplomatiques.
Par conséquent, le Comité de
l'Association Vérité et Justice prie le
Conseil d'Etat du canton de Fribourg de bien vouloir
publier un rectificatif dans la presse, en particulier
dans La Liberté et La Gruyère, selon lequel
Vérité et Justice, association ayant son
siège à Châtel-Saint-Denis, n'est
aucunement visée par la réponse du Conseil
d'Etat donnée à la question de Madame
Burri-Escher concernant l'extrémisme de droite
violent dans le canton de Fribourg.
Pour Vérité et Justice,
Philippe Brennenstuhl, vice-président
René-Louis Berclaz, secrétaire
général
Pire que les
chambres à gaz !
En avril 2000, lors du procès pour
révisionnisme du directeur du Courrier du
Continent, Gaston-Armand Amaudruz, le témoignage
de Léon Reich avait particulièrement
impressionné l'auditoire. Ce témoignage fut
rapporté comme suit dans la brochure Le
Procès Amaudruz, une parodie de justice,
publiée par V&J en août 2000 (pages
22-23).
Me Richard (avocat d'Amaudruz). - Je constate que mon
client ne remet pas en cause la souffrance des Juifs.
Monsieur Reich, avez-vous vu des chambres à gaz
dans les camps où vous avez été
interné ?
Léon Reich. - Non, pas là-bas, mais j'en
ai vu après la guerre, à Maïdanek.
Mais je peux vous raconter une histoire encore pire que
celle des chambres à gaz ; c'était quand
nous étions cachés avec 22 personnes dans
une grange, où une mère dut étouffer
son enfant pour que ses pleurs ne puissent alerter une
patrouille toute proche.
Or, le 20 octobre dernier, le journal La
Liberté de Fribourg publiait un long entretien
avec Léon Reich, où il dit avoir
vécu les faits suivants :
Question. - Auschwitz, Dachau, Treblinka
Qu'est-ce que ces noms évoquent pour vous ?
Réponse. - J'ai vécu la
réalité des camps de concentration. Mais le
pire pour moi, c'est un épisode vécu en
avril 1942 avec ma mère et ma petite nièce
de deux ans et demi. Depuis plusieurs jours, nous
étions cachés dans une mansarde avec plus
de vingt personnes juives, quand un commando allemand est
entré pour fouiller la maison. Nous étions
pétrifiés, craignant que l'enfant ne se
mette à pleurer et révèle notre
refuge. Alors ma mère a dû
décidé d'étouffer elle-même sa
petite-fille avec un coussin. Je revois encore ses yeux.
Aucun mot ne peut exprimer l'horreur d'un tel moment.
Heureusement, les soldats sont repartis assez vite et
nous avons pu réanimer la petite Sarah. Pour moi,
cette image, comme celle de la séparation des
enfants de leurs parents, est pire que celle des chambres
à gaz.
Force est de constater que lors de sa
déposition au tribunal, Léon Reich a "
oublié " deux précisions importantes :
1) Que les personnes concernées sont sa
mère et sa nièce.
2) Que sa nièce n'est pas morte dans les
circonstances décrites par le témoin.
Lors de l'audience, l'assistance avait
été bouleversée en croyant
comprendre que l'enfant avait succombé. Tout
l'impact émotionnel de ce témoignage
reposait sur la fin tragique de l'enfant. En apprenant
après coup que l'enfant a pu être "
réanimée ", on comprend mal pourquoi cette
histoire serait " pire que celle des chambres à
gaz ", selon les termes mêmes employés par
Léon Reich. Pour mieux dramatiser un incident sans
conséquence, Léon Reich a supprimé
de son récit des faits essentiels. Il a
chargé l'accusé en mentant par omission.
Tout repose dans l'interprétation de la situation,
puisque qu'il s'agit en réalité d'un
non-événement : la patrouille n'est
finalement pas intervenue et l'enfant a - bien
heureusement -- survécu, de l'aveu même du
témoin. Plus vraisemblablement, la
grand-mère a dû étouffer les pleurs
de l'enfant, ce qui est quand même autre chose que
de l'étouffer jusqu'à ce que mort
(apparente) s'ensuive ! Mais Léon Reich dit
lui-même " craignant que l'enfant ne se mette
à pleurer ", ce qui ne veut pas encore dire que
l'enfant pleurait ! Et si l'enfant ne pleurait pas,
pourquoi fallait-il l'étouffer ? Si un
révisionniste s'avisait de comparer cette histoire
avec celle des " chambres à gaz ", il serait sans
doute inculpé pour avoir minimisé un
génocide, ce qui tombe sous le coup de la loi.
Mais Léon Reich peut se permettre de dire
n'importe quoi, même devant un tribunal. Le
récit que nous conte Léon Reich nous montre
quel crédit il faut accorder à ce genre de
témoignages, sur la foi desquels d'honnêtes
citoyens sont condamnés à des lourdes
peines de prison ferme. Précisons encore que
Gaston-Armand Amaudruz n'a pas eu le droit de produire
ses témoins et qu'il se trouve à nouveau
inculpé pour avoir critiqué son
procès !
Robert
Faurisson:
la piscine
d'Auschwitz I
Le révisionniste germano-australien Frederik
Toben nous signale la présence aujourd'hui,
à côté de la piscine du camp
d'Ausschwitz I, d'un panneau où se lit en
polonais, en anglais et en hébreu une inscription
destinée à faire croire au visiteur que
cette piscine était en fait un simple
réservoir d'eau pour la brigade du feu. La version
anglaise porte :
Fire brigade reservoir built in the form of a swimming
pool, probably in early 1944.
Il pose la question de savoir à quelle
époque précise ce panneau est apparu. Je
n'en sais personnellement rien mais l'inscription est
aussi fallacieuse que bien d'autres allégations ou
explications des autorités du Musée d'Etat
d'Auschwitz. On ne voit pas pourquoi les Allemands, au
lieu de se contenter d'un réservoir ordinaire,
auraient donné à ce dernier la forme d'une
piscine
avec plongeoir. Cette piscine était
une piscine. Elle servait aux détenus. Marc Klein
l'évoque au moins à deux reprises dans ses
souvenirs du camp. Dans un article intitulé : "
Auschwitz I Stammlager ", il écrit :
L'horaire de la journée de travail était
modifié les dimanches et les jours de fête,
pendant lesquels la plupart des kommandos vaquaient.
L'appel se faisait alors vers midi et la soirée
consacrée au repos pouvait être
employée selon les goûts de chacun. Des
matchs de football, de basket-ball, de water-polo (dans
une piscine en plein air construite par les
détenus à l'intérieur de l'enceinte)
attiraient une foule de curieux. Il est à noter
que seuls les proéminents bien nourris, exempts de
travaux pénibles, pouvaient se livrer à ces
sports qui recueillaient les plus vifs applaudissements
de la masse des autres détenus (De
l'Université aux camps de concentration :
Témoignages strasbourgeois, Paris, Les
Belles-Lettres, 1947, page 453).
Dans une brochure intitulée : Observations et
réflexions sur les camps de concentration nazis,
il écrit encore :
Auschwitz I se composait de 28 blocs en pierre
disposés sur trois rangées
parallèles entre lesquelles étaient
établies des routes empierrées. Une
troisième route bordant la longueur était
plantée de bouleaux, la Birkenallee, promenade
réservée aux détenus, munie de bancs
et où se trouvait aussi une piscine en plein air
(Brochure de 32 pages imprimée à Caen,
1948, page 10 : cette brochure reproduit un article
publié dans Etudes germaniques, No 3, 1946, pages
244-275).
M. Klein, professeur à la faculté de
médecine de Strasbourg, prenait le soin de
préciser à propos de son premier
témoignage que celui-ci avait été
soumis " à la lecture et à la critique de
Robert Weil, professeur de sciences au lycée de
Sarreguemines " et qui avait été
détenu dans les mêmes camps que lui (page
455).
En 1985, lors du premier procès d'Ernst
Zündel à Toronto, j'avais fait état du
témoignage de M. Klein mais le véritable
spécialiste de l'histoire de la piscine
d'Auschwitz I n'était autre à
l'époque que le révisionniste
suédois Ditlieb Felderer. Si mes souvenirs sont
bons, la presse canadienne avait titré sur sa
déposition en la matière. Dans ses
écrits, il revient d'ailleurs souvent sur ce
sujet, ainsi que sur quelques autres sujets, bien
matériels et bien précis, qui sont tout
aussi dérangeants pour les tenants de la
thèse exterminationniste.
L'eau d'une piscine peut évidemment servir aux
pompiers en cas d'incendie. Dans sa brochure, M. Klein
écrit qu'" il y avait des pompiers au camp avec un
équipement très moderne " (page 9). Au
chapitre de ce qu'il ne s'attendait pas à voir
à son arrivée, en juin 1944, " dans un camp
dont le monde entier connaissait déjà la
sinistre réputation grâce aux
émissions radiophoniques alliées ", notons,
pour les détenus, " un hôpital avec des
sections spécialisées selon les techniques
hospitalières les plus modernes " (page 4), " des
lavoirs vastes et bien aménagés ainsi que
des W.-C. collectifs construits selon les principes
modernes de l'hygiène sanitaire " (page 10), "
l'épouillage aux ondes courtes qui venait
d'être créé " (page 14), " la
boulangerie mécanique " (page 15), l'assistance
judiciaire aux détenus (pages 16-17), l'existence
d'" une cuisine diététique " pour certains
malades avec " des soupes spéciales et même
du pain spécial " (page 26), " une
bibliothèque où l'on trouvait de nombreux
ouvrages de référence, des manuels
classiques et des périodiques " (page 27), le
passage quotidien, tout près du camp, de "
l'express de Cracovie-Berlin " (page 29), un
cinéma, un cabaret, un orchestre (page 31), etc.
M. Klein note également les aspects horribles de
la vie du camp et toutes les rumeurs, y compris les "
horrifiques histoires " de gazages auxquelles il ne
semble avoir vraiment cru qu'après la guerre, et
cela grâce aux témoignages des "
différents procès des criminels de guerre "
(page 7).
Un ancien détenu, juif comme M. Klein et R.
Weil, confirme, dans un bref témoignage datant de
1997 et intitulé : " Une piscine à
Auschwitz ", qu'il a vu, en juillet 1944, des dizaines de
camarades en train de construire cette piscine qui,
précise-t-il, possédait " un plongeoir et
une échelle d'accès " ; il aurait pu
ajouter " ainsi que trois plots de départ pour les
courses de natation ". Il dit qu'à la fin du mois
de juillet " un cinéaste d'actualités
filmait les déportés qui prenait un bain ".
Comme on pouvait s'y attendre, il agrémente son
récit des stéréotypes habituels sur
la brutalité des SS ou d'un kapo et il ne voit
dans la création de cette piscine et dans le
tournage du film qu'une uvre de propagande. Son
témoignage s'achève sur deux remarques
intéressantes. Il note d'abord qu'en 1997 aucun
guide d'Auschwitz n'avait " connaissance " de cette
piscine ; pourtant les guides l'avaient sous les yeux et
une photographie d'accompagnement prise, dit-il, cette
année-là, nous montre la piscine en eau ;
puis, il s'interroge sur l'endroit où ce film
pourrait bien être aujourd'hui. Il hasarde une
question qui rejoint celle des révisionnistes : le
film ne serait-il pas " au siège de la Croix-Rouge
internationale " ? Sans doute veut-il dire : au Service
international de recherches (SIR) situé, en
Allemagne, à Arolsen-Waldeck et dépendant
du Comité international de la Croix-Rouge (CICR)
dont le siège central est à Genève.
Depuis 1978, cet organisme interdit aux chercheurs
révisionnistes l'accès à ses
documents, dont on sait qu'ils sont d'une richesse
exceptionnelle. De son côté, le Musée
d'Etat d'Auschwitz possède sans doute des
pièces d'archives en rapport avec la construction
de cette piscine, qu'il s'agisse du projet, des plans, du
financement, des demandes et de la fourniture des
matériaux, de la réquisition de la main
d'uvre, des visites d'inspection, etc.
(Référence : R. Esrael,
matricule 173295, " Une piscine à Auschwitz ",
Après Auschwitz (Bulletin de l'Amicale des
déportés d'Auschwitz), No 264/octobre 1997,
page 10).
Scènes
d'hystérie ordinaires à l'Université
Lyon-III
Dans un communiqué du 11 octobre dernier, le
ministère de l'Education nationale
annonçait qu'une commission d'historiens avait
été mandatée pour évaluer les
rapports éventuels entre les réseaux de
l'extrême droite et certains enseignants de
l'Université Lyon-III. Pour ne pas être en
reste, le maire de Lyon, Gérard Collomb,
annonçait dans la foulée qu'il avait
lui-même saisi le Conseil lyonnais pour le respect
des droits de l'homme, institution indépendante de
la municipalité présidée par
l'avocat Alain Jacubowicz. Après Robert Faurisson,
Bernard Notin, Jean-Paul Allard et Jean Plantin, c'est
maintenant au tour de l'historien Bernard Lugan
d'être la cible d'une cinquantaine de
pétitionnaires téléguidés par
l'Union des Etudiants juifs de France (UEJF). Bernard
Lugan a réagi en mettant ses détracteurs au
défi de le contrer publiquement dans un
amphithéâtre universitaire. Le terrorisme,
dont la définition est pour le moment non convenue
par le droit international, peut prendre plusieurs
visages : le terrorisme intellectuel visant les
libertés académiques n'est certes pas le
plus spectaculaire, mais il est un des moyens, avec le
contrôle des médias, pour imposer la
pensée unique à l'échelle
planétaire.
Bernard Lugan publie une revue,
L'Afrique réelle, BP 6 03140 Charroux
(France).