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Kevin MacDonald : Culture De La Critique – Les Juifs Et La Gauche (6)


Conclusion

Il n’est pas inintéressant de se demander quel a été le sort du judaïsme dans une société organisée suivant les lignes d’une idéologie politique radicalement universaliste. En Union Soviétique, les Juifs « jouaient un rôle important, si ce n’est décisif, à la direction des trois principaux partis socialistes, bolcheviks compris » (Pinkus, The Jews of the Soviet Union : A History of a National Minority, p. 42).

Les Juifs, affirme Rapoport, « dominaient » le premier Politburo de Lénine (Stalin’s War against the Jews : The Doctor’s Plot and the Soviet Solution, p. 30). Lénine lui-même avait une grand-mère juive. On rapporte qu’il avait dit qu’ « un Russe intelligent est presque toujours un Juif ou quelqu’un qui a du sang juif dans les veines » (in Pipes, The Russian Revolution, p. 352). Il y avait en proportion moins de Juifs chez les bolcheviks que dans les autres partis révolutionnaires.

De fait, on trouve des preuves d’une opposition entre Juifs et Gentils dans le schisme entre bolcheviks et mencheviks, lesquels étaient d’esprit plus internationaliste et comptaient en proportion beaucoup plus de Juifs. (Souvenons-nous de l’internationalisme propre aux bolcheviks, cf. supra). Les Juifs étaient malgré cela très largement représentés à la direction bolchevik, même si dans ce mouvement « la seule mention du nombre absolu de Juifs ou de leur proportion ne permet pas de saisir certains facteurs-clés, quoique non-quantifiables, comme l’audace des bolcheviks juifs, leurs qualités oratoires souvent éclatantes, leur énergie et leur force de persuasion » (Lindemann, Esau’s Tears : Modern Anti-Semitism and the Rise of the Jews, p. 429).

Les bolcheviks juifs étaient plus instruits que leurs homologues non-juifs et plus susceptibles de parler d’autres langues que le russe. Comme nous l’avons remarqué au 1er chapitre, les Juifs de la gauche radicale américaine étaient supérieurement intelligents, travailleurs, dévoués et mobiles – traits de caractère qui ont incontestablement contribué au succès de leurs organisations. Quatre des sept membres du Politburo de Lénine étaient ethniquement juifs, sans le compter lui qui était juif au quart et qui, comme le fait remarquer Lindemann, était assez juif pour avoir été soupçonné sous le Troisième Reich ; Lénine était communément vu comme un Juif et environ un tiers des cinquante plus hauts dirigeants étaient juifs.

Qui plus est, de hauts dirigeants non-juifs du mouvement bolchevik, Lénine compris, pourraient être qualifiés de non-juifs enjuivés : « ce terme, débarrassé de ses vilaines connotations, pourrait servir à souligner un point souvent négligé : même en Russie, il y avait quelques non-Juifs, bolcheviks ou pas, qui respectaient les Juifs, chantaient leurs louanges, prenaient exemple sur eux, se souciaient de leur bien-être et entretenaient avec eux des amitiés ou des liaisons intimes » (Lindemann, op. cit. p. 433). Lénine, par exemple,

vantait ouvertement et régulièrement le rôle des Juifs dans le mouvement révolutionnaire. Dans le parti, c’était l’un des plus tranchants et des plus rigoureux quand il s’agissait de dénoncer les pogroms et l’antisémitisme en général. Après la révolution, il revint sur sa réticence initiale à l’égard du nationalisme juif, acceptant l’idée d’une nationalité juive légitime sous le pouvoir soviétique. Sur son lit de mort, Lénine eut des paroles amicales pour le menchevik juif Julius Martov, auquel il portait une affection toute spéciale malgré leurs grands désaccords idéologiques.

S’appuyant sur l’important ouvrage de Paul Johnson, Lindemann met en évidence le rôle « éminent » de Trotski dans la planification et la direction du soulèvement bolchevik et son rôle de « chef militaire brillant » qui mit sur pied l’armée rouge. Quantité de traits de caractère chez Trotski sont typiquement juifs.

À supposer que l’antisémitisme dérive de l’anxiété et de la peur et non pas du mépris, alors on peut prendre la mesure des inquiétudes vis-à-vis de Trotski chez les antisémites. Les mots de Johnson sont significatifs. Il parle du « pouvoir démonique » de Trotski et emploie le même terme pour décrire la force oratoire de Zinoviev ou le caractère impitoyable d’Uritsky. Son absolue confiance en soi, son arrogance bien connue et son complexe de supériorité étaient chez Trotski des traits de caractère qu’on rattachait souvent aux Juifs. Il y avait des fantasmes à son sujet et au sujet d’autres bolcheviks, mais aussi des faits sur le terrain desquels poussaient ces fantasmes. (ibidem, p. 448)

Vaksberg présente la chose de façon intéressante. Il remarque par exemple que sur un montage photographique représentant la direction soviétique en 1920, 22 dirigeants sur 61 étaient juifs, « mais sur l’image sont absents Kaganovitch, Piatnitski, Golochekine et bien d’autres membres du cercle dirigeant dont la présence sur l’image aurait fait monter en flèche le pourcentage de Juifs (op. cit. p. 20). En plus de la très forte sur-représentation de Juifs à ces échelons, on trouvait aussi « pléthore d’épouses juives » aux côtés des dirigeants non-juifs, ce qui dut encore renforcer l’atmosphère juive aux étages supérieurs du pouvoir, étant donné que tous, et Staline le premier, étaient fort conscients du fait ethnique. Staline eut fort à faire pour dissuader sa fille de se marier avec un Juif et désapprouva d’autres mariages entre Juifs et Gentils. De leur côté, les antisémites accusaient les Juifs d’avoir « implanté leurs congénères en qualité d’épouses et d’époux pour gagner de l’influence et du pouvoir » (in Kostyrchenko, op. cit., souligné dans le texte, p. 272). Ce point s’accorde bien à l’idée d’un « enjuivement » des bolcheviks non-juifs.

Dans la gentilité russe, une idée répandue voulait que « tout le monde sortait perdant de la révolution, mais que les Juifs, et eux seuls, en tiraient bénéfice » (Pipes, Russia under the Bolchevik Regime, p. 101), comme le montrent, par exemple, les efforts mis en œuvre par le gouvernement pour combattre l’antisémitisme. À l’image de ce qui eut lieu en Pologne après la Deuxième Guerre mondiale, le régime soviétique considérait les Juifs comme des soutiens fiables, à cause des changements considérables que la révolution avait apportés dans leur statut. Par conséquent, la période qui suivit immédiatement la révolution connut un antisémitisme intense, marqué par de nombreux pogroms menés par les Armées Blanches. Toutefois, Staline « décida de briser le mythe du rôle décisif joué par les Juifs dans la planification, l’organisation et la réalisation de la révolution » et mit l’accent sur le rôle des Russes (Vaksberg, op. cit. p. 82). À l’instar des apologètes juifs d’aujourd’hui mais pour d’autres raisons, Staline trouvait avantageux de faire passer au second plan l’action des Juifs dans la révolution.

Les Juifs étaient fortement sur-représentés au sein des élites politiques et culturelles de l’Union Soviétique dans les années 1920, situation maintenue jusqu’aux purges des années 1950 qui touchèrent les hautes sphères économiques et culturelles. Voici la thèse de Vaksberg sur Staline, telle que je la comprends. Il aurait été antisémite dès le départ, mais, à cause de la puissance des Juifs aux plus hauts échelons de l’État et de la société et pour ne pas froisser les gouvernements occidentaux, il n’aurait pu déloger que lentement les Juifs des échelons suprêmes du pouvoir et fut forcé de pratiquer la tromperie tous azimuts.

Il aurait donc mêlé ses mesures anti-juives de professions de foi philosémites et pris quelques Juifs à son bord pour masquer son orientation anti-juive. Par exemple, juste avant une série de procès où 11 accusés sur 16 étaient juifs, on mit en scène en grandes pompes le procès de deux non-Juifs accusés d’antisémitisme. Lors du procès des Juifs, on ne fit nulle mention de leur judéité et, sauf une seule fois, on n’employa pour les désigner que leurs pseudonymes du parti à consonance non-juive, jamais leurs véritables noms juifs. Pendant les années 1930, Staline continuait à honorer et à récompenser les artistes juifs tandis qu’il écartait les dirigeants politiques juifs et les remplaçait par des Gentils.

Le complot des blouses blanches en URSS – 1953

La campagne d’éviction des Juifs de leurs positions dans le gouvernement et le monde culturel commença en 1942, mais s’accompagnait toujours de prix et de récompenses accordées aux savants et aux artistes juifs, afin de ne pas prêter le flanc aux accusations d’antisémitisme. Un antisémitisme d’État plein et entier émergea dans la période de l’après-guerre, les quotas d’admission de Juifs dans les universités étant même plus durs qu’à l’époque tsariste. Toutefois, l’antisémitisme personnel de Staline n’était pas seul en cause ; l’antisémitisme tirait sa source de préoccupations fort traditionnelles touchant à leur loyauté et à leur domination économique et culturelle.

Kostyrchenko montre que la volonté des Russes ethniques de déloger les Juifs de leurs positions de pouvoir exerçait une forte pression sur Staline. On purgea donc les élites, où l’importance des Juifs étaient disproportionnée, dans les domaines du journalisme, des Beaux-Arts, des sciences historiques, pédagogiques, philosophiques, économiques, médicales et psychiatriques, que ce soit à l’université ou dans les instituts de recherche, dans toutes les branches des sciences de la nature. Il y eut aussi de grandes purges de Juifs dans le domaine économique, aux échelons supérieurs du monde des cadres et des ingénieurs. Les intellectuels juifs furent qualifiés de « cosmopolites déracinés » qui manquaient de sympathie à l’endroit de la culture nationale russe. Ils étaient considérés comme déloyaux à cause de leurs expressions d’enthousiasme pour l’Israël et de leurs liens étroits avec les Juifs américains.

Les Juifs étaient également sur-représentés dans les gouvernements communistes d’Europe de l’Est et dans les mouvement révolutionnaires communistes d’Allemagne et d’Autriche de 1918-1923. Dans le gouvernement communiste hongrois de 1919 qui dura très peu de temps, 95 % des personnages importants du gouvernement de Bela Kun étaient juifs. Ce gouvernement liquida avec énergie les contre-révolutionnaires, non-juifs dans leur écrasante majorité, puis la lutte menée par l’amiral Horthy donna lieu à l’exécution de la plupart des têtes juives du gouvernement communiste – lutte à coloration clairement anti-juive. Par ailleurs, dans les partis communistes des pays occidentaux, l’action des agents juifs qui travaillaient pour le compte de l’Union Soviétique était une chose remarquable et remarquée.

Même dans les premiers partis et factions communistes d’Occident, qui se combattaient âprement, le thème des ‘Juifs étrangers qui prennent leurs ordres à Moscou’ était une patate chaude. Il était presque tabou dans les rangs socialistes de désigner les agents de Moscou comme juifs, mais le sous-entendu était que ces Juifs étrangers détruisaient le socialisme occidental. (Lindemann, op. cit. p.435-436)

Les Juifs avaient pu s’assurer des positions de pouvoir dans ces cercles dès les commencements, mais en cours de route, l’antisémitisme en Union Soviétique et dans les autres pays d’Europe de l’Est se fit connaître assez largement et devint une source d’inquiétude politique chez les Juifs américains. Comme nous l’avons vu, Staline a réduit le pouvoir des Juifs en URSS et l’antisémitisme fut un facteur notable du déclin des Juifs à la direction des gouvernements communistes d’Europe de l’Est.

Les cas de la Pologne et de la Hongrie sont particulièrement intéressants. Étant donné le rôle des communistes juifs dans la Pologne de l’après-guerre, il n’était pas étonnant qu’un mouvement antisémite y apparût et finît par déboulonner la génération. Après le discours de Khrouchtchev de 1956 sur la déstalinisation, le parti se scinda en une faction juive et une faction anti-juive, qui se plaignait du trop grand nombre de Juifs à la direction. Pour le dire dans les mots d’un dirigeant de la faction anti-juive, la prépondérance des Juifs « faisait que les gens prenaient en haine les Juifs et se méfiaient du parti. Les Juifs éloignent les gens du parti et de l’Union Soviétique ; les sentiments nationaux ont été blessés et il est du devoir du parti de se conformer à l’exigence que ce soient des Polonais, non des Juifs, qui tiennent les rênes du pays » (in Shatz, op. cit. p. 268). Khrouchtchev lui-même soutint cette nouvelle ligne politique en faisant remarquer que « vous avez déjà trop d’Abramovitch » (ibidem, p. 272). Dans cette première phase de purges anti-juives, le public se manifesta par des incidents antisémites et exigea que les communistes juifs qui avaient changé de nom pour ne pas trop se faire remarquer dans le parti, se révélassent enfin. Ensuite de quoi, plus de la moitié de la juiverie polonaise émigra en Israël entre 1956 et 1959.

L’antisémitisme monta en flèche à la fin des années 1960. Les Juifs connurent un déclassement progressif et les communistes juifs étaient accusés d’être les responsables des maux de la Pologne. Les Protocoles des Sages de Sioncirculaient largement parmi les militants du parti, les étudiants et les militaires. Les services de sécurité, anciennement dominés par les Juifs et dirigés contre le nationalisme polonais, étaient désormais tenus par des Polonais qui considéraient que les Juifs formaient un « groupe qui devait être maintenu sous la plus étroite et constante surveillance » (ibid. p. 290). Les Juifs furent délogés de leurs hautes positions au gouvernement, dans l’armée et dans les médias. Des dossiers élaborés étaient tenus sur les Juifs, y compris les crypto-Juifs qui avaient changé de nom et adopté en façade une identité non-juive. Comme les Juifs l’avaient fait auparavant, le groupe anti-juif mit sur pied des réseaux pour promouvoir les siens dans l’administration et les médias. Les Juifs devenaient des dissidents et des déserteurs, là où autrefois ils dominaient les forces étatiques de l’orthodoxie.

Le « tremblement de terre » éclata en 1968, quand une campagne antisémite se déclencha après les déchaînements de joie des Juifs qui fêtaient la victoire israélienne dans la Guerre des Six Jours, se détachant sur le fond du soutien soviétique aux Arabes. Le président Gomulka condamna la « cinquième colonne » juive en Pologne. De grandes purges de Juifs eurent lieu dans le pays et les expressions de la vie juive laïque (par exemple les revues en yiddish, les écoles et les camps d’été juifs) furent pratiquement démantelées. Cette haine contre les Juifs provenait clairement du rôle qu’ils avaient tenu dans l’après-guerre. Selon les mots d’un intellectuel, « les problèmes de la Pologne venaient au fond d’un conflit ethnique entre Polonais et Juifs, les Juifs étant les alliés des Russes. Les problèmes venaient de l’arrivée dans notre pays de certains politiciens habillés en tenue d’officier qui supposaient qu’eux et eux seuls – les Zambrowski, les Radkiewicz, les Berman – avaient droit au pouvoir et au monopole dans les décisions portant sur le bien de la nation polonaise ». Les problèmes se résoudraient quand « la composition ethnique anormale » de la société serait corrigée. (in Schatz, op. cit. p. 306-307)

Les Juifs restants « furent, à la fois collectivement et individuellement […] pointés du doigt, moqués, ostracisés, dégradés, menacés et intimidés avec une violence incroyable et avec de la… malfaisance » (ibidem, p. 308). La plupart quittèrent la Pologne pour l’Israël et ils durent renoncer à leur nationalité polonaise. Ils ne laissèrent derrière eux que quelque centaines de Juifs, des vieillards en général.

Le cas de la Hongrie est tout à fait semblable à celui de la Pologne, pour ce qui est des origines du triomphe des communistes juifs et de leur défaite subséquente face à un mouvement antisémite. Malgré certaines preuves de l’antisémitisme de Staline, il a placé au pouvoir des communistes juifs en tant qu’instruments de sa volonté de dominer la Hongrie après la Deuxième Guerre mondiale. Le gouvernement était « complètement dominé » par les Juifs (Rothman & Lichter, op. cit. p. 89), et les Hongrois le savaient bien. « A Budapest, la blague courait qu’il y avait un seul Gentil à la direction du parti parce qu’il fallait bien quelqu’un pour allumer la lumière le samedi » (ibidem, p. 89). Le Parti Communiste de Hongrie, soutenu par l’Armée Rouge, tortura, emprisonna et exécuta les dirigeants de l’opposition et d’autres dissidents tout en attelant solidement l’économie hongroise au char soviétique. Les choses se passèrent comme en Pologne : les Juifs furent installés par leurs maîtres soviétiques dans une position d’intermédiaire idéal entre une élite étrangère et exploiteuse et une population indigène assujettie. Les Juifs étaient vus comme ceux qui avaient manigancé la révolution communiste et qui en avaient profité le plus. Les Juifs constituaient quasiment tout l’effectif de l’élite du parti et ils étaient au sommet de la hiérarchie des forces de sécurité et des entreprises.

Non seulement les Juifs fonctionnaires du Parti Communiste et cadres des entreprises étaient dominants du point de vue économique, mais il semble qu’ils bénéficiaient aussi d’un accès pour ainsi dire libre aux Gentilles qui étaient sous leurs ordres – en partie à cause de la grande pauvreté dans laquelle vivait la majeure partie de la population et en partie à cause de la ligne politique du pouvoir qui cherchait à saper les mœurs sexuelles traditionnelles, par exemple en payant les femmes pour qu’elles fassent des enfants illégitimes. La domination de la bureaucratie communiste juive hongroise semblait posséder cette coloration de domination sexuelle et reproductive sur les Gentils, les Juifs ayant un accès disproportionné aux Gentilles.

Un étudiant fit cette remarque qui montre bien le fossé qui existait entre dirigeants et dirigés en Hongrie :

Prenez la Hongrie : qui était l’ennemi ? Pour Rakösi [le chef juif du Parti Communiste hongrois] et sa bande, l’ennemi, c’était nous, le peuple hongrois. Ils pensaient que les Hongrois étaient intrinsèquement fascistes. C’était l’attitude des communistes juifs, du groupe de Moscou. Ils n’éprouvaient rien que du mépris pour le peuple (in Irving, Uprising ! p. 111).

Cette remarque illustre le thème de la loyauté que nous avons traité dans Separation and its Discontents (chap. 2) : la déloyauté des Juifs vis-à-vis du peuple chez qui ils ont vécu est souvent exacerbée par l’antisémitisme, lequel provient aussi d’autres sources. De plus, le fait ethnique demeura un facteur très important dans la période post-révolutionnaire, contrairement à son statut dans la théorie [marxiste-léniniste, NdT]. Quand des fonctionnaires juifs voulaient punir un fermier qui n’avait pas fourni ses quotas, ils envoyaient des Gitans pour lui reprendre sa ferme, parce que les gens du cru n’auraient pas accepté de participer à la destruction de l’un des leurs (cf. Irving, ibidem, p. 132).

Ces fonctionnaires du parti tiraient avantage du même principe que Staline et d’autres dirigeants étrangers avaient reconnu au moment d’employer les Juifs en tant que couche intermédiaire exploiteuse entre eux et les indigènes assujettis. Les étrangers ethniques sont relativement enclins à exploiter d’autres groupes. Dans ces conditions, il n’est guère surprenant que le soulèvement hongrois du 1956 ait comporté des aspects de pogrom antisémite traditionnel, comme l’indiquaient à l’époque les attitudes anti-juives des réfugiés. Et sous cet aspect, il ne diffère pas beaucoup des nombreux pogroms antisémites qui eurent lieu dans les sociétés traditionnelles précisément au moment où diminuait le pouvoir de l’élite étrangère qui soutenait les Juifs [l’auteur fait référence à la crise qu’a représenté la déstalinisation en 1956, NdT].

Comme dans toutes les autres expérimentations, l’idéologie et les structures politiques gauchistes universalistes peuvent ne pas produire les résultats désirés par ses instigateurs juifs. Sur la base des données ici présentées, nous pouvons conclure que le radicalisme politique a échoué à garantir les intérêts juifs, ce qui a poussé les Juifs à abandonner les mouvements de gauche radicale ou à tâcher de coupler ce radicalisme à une identité juive affichée et à une implication active au service des intérêts juifs. En fin de compte, il semble que les idéologies de l’universalisme associées à une perpétuation de l’identité et de la cohésion du groupe ne soient pas un mécanisme efficace pour combattre l’antisémitisme.

À la lumière de l’expérience passée, on peut dire que la promotion par les Juifs des structures sociales hautement collectivistes, comme dans le socialisme et le communisme, a été une mauvaise orientation pour le judaïsme en tant que stratégie évolutionnaire de groupe. D’un côté, le judaïsme et le socialisme étatique et bureaucratique ne sont évidemment pas incompatibles et nous avons remarqué que les Juifs réussirent à se forger une position politique et culturelle dominante dans les sociétés socialistes tout comme ils l’ont fait dans des sociétés plus individualistes. Mais d’un autre côté, la structure fortement collectiviste et autoritaire des sociétés en question produisent une institutionnalisation très efficace de l’antisémitisme au moment où la prépondérance juive dans ces sociétés, malgré une bonne dose de camouflage [« crypsis »], vient à être mal vue.

Affiche de 1975

Qui plus est, la tendance de ces société à produire une monoculture politique implique que le judaïsme ne peut survivre qu’au prix d’un semi-camouflage. Comme le fait remarquer Horowitz :

La vie juive est diminuée quand l’opposition créative du sacré et du profane, de l’église et de l’État, est perçue comme devant s’incliner devant un système de valeurs politiques plus élevées. Les Juifs souffrent, leur nombre décline et l’immigration devient le remède pour survivre lorsque l’État exige l’intégration dans un moule national unique, dans un universel religieux défini par une religion d’État ou une quasi-religion d’État.

En dernière analyse, l’individualisme radical parmi les Gentils et la fragmentation de leur culture offre au judaïsme en tant que stratégie évolutionnaire de groupe un environnement de meilleure qualité. De fait, il s’agit d’une voie largement empruntée par les intellectuels et praticiens politiques juifs de nos jours.

À ce titre, il est intéressant de remarquer qu’aux États-Unis aujourd’hui, beaucoup d’intellectuels juifs néo-conservateurs rejettent les idéologies étatistes et corporatistes car ils ont reconnu que ces idéologies avaient favorisé un antisémitisme d’État. De fait, les débuts du néo-conservatisme remontent aux années 1930 et aux procès de Moscou, où nombre de vieux bolcheviks juifs, dont Trotski, avaient été condamnés pour trahison. En conséquence de quoi apparurent les New York Intellectuals, mouvement gauchiste anti-stalinien, dont une partie a abouti graduellement au néo-conservatisme (voir le chap. 6).

Le mouvement néo-conservateur a été d’un anti-communisme fervent et s’est opposé aux quotas ethniques et aux politiques de discrimination positive aux États-Unis – politiques qui devaient empêcher la libre concurrence entre Juifs et Gentils. Pour une part, les intellectuels juifs étaient attirés par le néo-conservatisme à cause de sa compatibilité avec le soutien à l’Israël dans un temps où les pays du tiers-monde, soutenus par la plupart des gauchistes américains, étaient très anti-sionistes. Quantité d’intellectuels néo-conservateurs avaient été d’ardents gauchistes et la scission entre anciens alliés donna lieu à une guerre intestine des plus intenses.

On vit pareillement en Espagne se développer une tendance libertaire et individualiste chez les intellectuels judéo-convers, conséquence de l’antisémitisme d’État à l’époque de l’Inquisition. Castro insiste sur les aspects libertaires, anarchistes, individualistes et anti-organicistes de la pensée des judéo-convers, qu’il attribue à l’oppression qu’ils subissaient de la part d’un État anti-libertaire et organiciste. Ces intellectuels, opprimés par les lois sur la pureté du sang et par l’Inquisition elle-même, soutenaient que « Dieu ne faisait pas de différence entre un chrétien et un autre » (Castro, The Spaniards : An Introduction to Their History, p. 333).

Lorsqu’une expérimentation dans le domaine de l’idéologie ou de la politique échoue, une nouvelle est lancée. Depuis l’époque des Lumières, le judaïsme n’a pas été un mouvement monolithique et unifié. Le judaïsme est une série d’expérimentations, et depuis les Lumières, il y en a eu beaucoup. Quantité de querelles ont éclaté entre Juifs sur le sujet de savoir comment servir au mieux leurs intérêts, et il est certain que les intérêts des Juifs de la gauche radicale pouvaient parfois entrer en conflit avec ceux des Juifs riches (souvent, leurs employeurs).

La nature contractuelle de l’association entre Juifs depuis l’époque des Lumières a produit un certain fractionnement du judaïsme, les Juifs individuels expérimentant leur judéité en empruntant diverses voies. En ce sens, le radicalisme de gauche juif doit être considéré comme une des solutions pour développer un judaïsme viable dans le monde contemporain, à coté du sionisme, de la néo-orthodoxie, du judaïsme conservateur, du judaïsme réformé, du néo-conservatisme et du judaïsme en tant que religion civile. Dans le chapitre suivant, nous allons voir que la psychanalyse a joué le même genre de rôle pour un grand nombre d’intellectuels juifs.





Kevin MacDonald : Culture de la Critique





   - Préface à la première édition brochée

- Les Juifs Et La Gauche (1) - L’implication Juive Dans Le Mouvement Psychanalytique (1)
- Les Juifs Et La Gauche (2) - L’implication Juive Dans Le Mouvement Psychanalytique (2)
- Les Juifs Et La Gauche (3) - L’implication Juive Dans Le Mouvement Psychanalytique (3)
- Les Juifs Et La Gauche (4) - L’implication Juive Dans Le Mouvement Psychanalytique (4)
- Les Juifs Et La Gauche (5) - L’implication Juive Dans Le Mouvement Psychanalytique (5)
- Les Juifs Et La Gauche (6) - L’implication Juive Dans Le Mouvement Psychanalytique (6)
- L’implication Juive Dans Le Mouvement Psychanalytique (7)

"Si j'étais un leader arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C'est normal; nous avons pris leur pays. [...] Ils ne voient qu'une seule chose : nous sommes venus et nous avons volé leurs terres. Pourquoi devraient-ils accepter cela ?"

- David Ben-Gourion, premier ministre israélien, cité par Nahum Goldmann dans "Le Paradoxe Juif", page 121.


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