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LOUIS-FERDINAND CELINE

 

 

BAGATELLES POUR UN MASSACRE

 

[4] (p. 41-50)

 

rassure, il le caresse d'abord, il le met bien en confiance... et puis il lui tâte les burnes... comme ça... tout doucement... le gland... et puis alors il l'astique... Le clebs il est tout heureux, il se rend, il se donne... il tire la langue... au moment juste qu'il va reluire... qu'il est crispé sur la poigne... Alors, tu sais ce qu'il lui fait ?... Il arrache d'un coup le paquet, comme ça, wrack !... d'un grand coup sec !... Eh bien toi ! tiens ! dis donc, ravage ! tu me fais exactement pareil avec tes charades... Tu me fais rentrer ma jouissance... Tu m'arraches les couilles... Tu vas voir ce que c'est qu'un poème rentré !... Tu vas m'en dire des garces nouvelles ! Ah ! fine pelure de faux étron ! Ah ! tu vas voir l'antisémitisme ! Ah ! tu vas voir si je tolère qu'on vienne me tâter pour de rien !... Ah ! tu vas voir la révolte !... le réveil des indigènes !... Les Irlandais, pendant cent ans, ils se sont relevés toutes les nuits pour étrangler cent Anglais qui leur en faisaient pas le quart de ce qu'on supporte, nous, des youtres ! Officiel ! Chinois ! Officiel !

* * * * *

 

 

C'est pas d'aujourd'hui, tout compte fait, que je les connais, moi, les Sémites. Quand j'étais dans les docks à Londres, j'en ai vu beaucoup, des youpis. On croquait les rats tous ensemble, c'était pas des yites bijoutiers, c'était des malfrins terribles... Ils étaient plats comme des limandes. Ils sortaient juste de leurs ghettos, des fonds lettoniens, croates, valaques, rouméliques, des fientes de Bessarabie... Tout de suite ils se mettaient au gringue, ils avaient ça dans le grelot... à faire du charme aux bourriques... aux policemen de service... Ils commençaient la séduction, pour se faufiler dans leur Poste... Je parle des docks de "Dundee" pour ceux qui connaissent... où ça débarque les matières brutes, surtout des filasses et puis aussi la marmelade... Les "Schmout" ils se fendaient du sourire... Toujours plus près du policeman... c'était la devise.. Et puis que je te le flatte... que je l'amadoue... Et que je lui dis qu'il est fort... intelligent !... qu'il est admirable, la brute !... Un cogne c'est toujours Irlandais... Ça prend toujours le coup de mirage. C'est fat comme tous les Aryens... ça se bombe... Très vivement il est bonnard, le guignol, il se mouille d'une saucisse pour les youtres... à la pitié... il les invite... un coup au poêle !... une tasse de thé...

Les Juifs, ils rentrent dans la guitoune, ils sont plus dehors... Dans la truanderie c'est eux qui se placent les premiers... Tout ça se passe sous une lance ! des cordes comme des bites ! au bord de la flotte jaune des docks... à fondre tous les navires du monde... dans un décor pour fantômes... dans la bise qui vous coupe les miches... qui vous retourne les côtes...

Le Juif il est déjà planqué, les blancs ils râlent sous les trombes... Ils s'engueulent tous comme des chiens... Ils sont dehors, ils hurlent au vent... Ils ont rien compris... Voici comme ça se passe les débarcadères... Le bateau s'annonce... il approche du quai... il accoste... Le "second" monte à la coupée... comme juste les filins viennent aux bornes. Le rafiot cale dans les "fagots"... Tous les frimands sont tassés, une horde en bas... qui la grince je vous garantis... Ils attendent le "nombre"... la grelotte !... Il en faut cinquante ! qu'il annonce...

Alors, c'est un tabac féroce... les premiers qu'arrivent, oh hiss ! là-haut ! de la bordée, sont les bons... ceux qui peuvent foncer, grimper dans l'échelle... Tous les autres, tous ceux qui retombent, ils peuvent crever... Ils auront pas le saucisson... le "shilling" et la pinte.

Y avait pas de pitié, je vous assure... C'est au canif que ça se règle... à la fin, pour les derniers... Un coup dans le fias... Fztt ! tu lâches la bride... la grappe s'écroule dans l'interstice... entre le bord et la muraille... dans la flotte ça s'étrangle encore... Ils s'achèvent dans les hélices...

Dans le fond du hangar, l'agent de la puissante compagnie, le "Soumissionnaire", il attend que ça soit prêt, que ça finisse le tabac, en patientant il casse la croûte, posément, sur une caisse à la renverse...

Je le vois toujours, jambon... petits pois... celui qu'on avait... dans une grosse assiette en étain... des petits pois gros comme des prunes... Il quitte pas sa cloche, sa pelisse, sa grosse serviette aux "manifestes"... Il attend que tout se tasse... que le pugilat cesse... il bronchait pas... Il ne pressait jamais les choses. Il se régalait jusqu'au bout...

-- Ready. Mr. Jones ? qu'il interpellait à la fin... quand le calme était rétabli...

Le Second répondait :

-- Ready Mr. Forms !...

Les youtres ils parvenaient toujours après la bataille à rentrer quand même dans les soutes... à s'infiltrer dans les cales avec les "papiers", avec le cogne de service... Ils se ménageaient un petit afur autour des treuils, à tenir le frein... Ça grince... ça hurle... et puis ça roule... Et l'Angleterre continue !... Les palans montent et gravitent. Et les plus cons ils sont retombés entre la muraille et le cargo avec une petite lame dans le cul...

* * * * *

 

Parlons un peu d'autre chose...

Vers la fin de cet été, j'étais encore à Saint-Malo... je reprenais, après un dur hiver, le souffle... J'allais rêvant, méditant au long des grèves. Je revenais, ce jour-là, tout pensif du "Grand-Bé". Je cheminais lentement à l'ombre du rempart, lorsqu'une voix... mon nom clamé... me fit tressaillir... une dame me hélait... de très loin... les jambes à son cou... elle fonce... elle arrive... un journal flottant au poing.

-- Ah ! dites donc !... venez voir un peu !... Regardez donc mon journal !... comme ils vous traitent !... Ah ! vous n'avez pas encore lu ?...

Elle me soulignait le passage du doigt... Ah ! comment ils vous arrangent ! Elle en était toute jubilante... heureuse au possible...

-- C'est bien vous Céline ?...

-- Mais oui... mais oui... C'est mon nom de frime... mon nom de bataille !... C'est le journal de qui ?... le journal de quoi ?... que vous avez ?...

-- Lisez ! ce qu'ils écrivent d'abord !... mais c'est le Journal de Paris ! le journal "Journal"... "Renégat !..." qu'ils vous intitulent... Ah ! c'est bien écrit noir sur blanc... Renégat !... comme un André Gide, qu'ils ont ajouté... comme M. Fontenoy et tant d'autres...

Cinglé ! mon sang ne fait qu'un tour ! Je bondis ! Je sursaute !... on m'a traité de mille choses... mais pas encore de renégat !...

-- Renégat moi ?... Renégat qui ?... Renégat quoi ?... Renégat rien !... Mais j'ai jamais renié personne... L'outrage est énorme !... Quelle est cette face de fumier qui se permet de m'agonir à propos du communisme ?... Un nommé Helsey qu'il s'appelle !... Mais je le connais pas !... d'où qu'il a pris des telles insultes ?... D'où qu'il sort, ce fielleux tordu ? C'est-il culotté cette engeance ?... C'était bien écrit en pleine page et gras caractères... y avait pas du tout à se tromper... elle avait raison la dame...

"L'opinion des renégats n'a, bien sûr, aucune importance, les Gides, les Célines, les Fontenoys... etc. Ils brûlent ce qu'ils ont adoré..." Il est soufflé, merde, ce cave !... De quel droit il se permet, ce veau, de salir de la sorte ?... Mais j'ai jamais renié rien du tout ! Mais j'ai jamais adoré rien !... Où qu'il a vu cela écrit ?... Jamais j'ai monté sur l'estrade pour gueuler... à tous les échos, urbi et orbi : "Moi j'en suis !... moi j'en croque !... j'en avale tout cru !... que je m'en ferais mourir !..." Non ! Non ! Non ! J'ai jamais micronisé, macronisé dans les meetings !... Je vous adore mon Staline ! mon Litvinoff adoré ! mon Comintern !... Je vous dévore éperdument ! Moi j'ai jamais voté de ma vie !... Ma carte elle doit y être encore à la Mairie du "deuxième"... J'ai toujours su et compris que les cons sont la majorité, que c'est donc bien forcé qu'ils gagnent !... Pourquoi je me dérangerais dès lors? Tout est entendu d'avance... Jamais j'ai signé de manifeste... pour les martyrs de ceci... les torturés de par là... Vous pouvez être bien tranquilles... c'est toujours d'un Juif qu'il s'agit... d'un comité youtre ou maçon... Si c'était moi, le "torturé" pauvre simple con d'indigène français... personne pleurerait sur mon sort... Il circulerait pas de manifeste pour sauver mes os... d'un bout à l'autre de la planète... Tout le monde, au contraire, serait content... mes frères de race, les tout premiers... et puis les Juifs tous en chur... "Ah ! qu'ils s'écrieraient, dis-donc ! Ils ont eu joliment raison de le faire aux pattes le Ferdinand... C'était qu'un sale truand vicieux, un sale hystérique emmerdeur... Faut plus jamais qu'il sorte de caisse... ce foutu vociférant. Et puis qu'il crève au plus vite!..." Voilà ce qu'on dirait pour ma pomme... le genre de chagrin éprouvé... Moi je suis bien renseigné... alors j'adhère jamais rien... ni aux radiscots... ni aux colonels... ni aux doriotants... ni aux "Sciences Christians", ni aux francs-maçons ces boys-scouts de l'ombre... ni aux enfants de Garches, ni aux fils de Pantin, à rien!... J'adhère à moi-même, tant que je peux... C'est déjà bien mal commode par les temps qui courent. Quand on se met avec les Juifs, c'est eux qui revendiquent tout l'avantage, toute la pitié, tout le bénéfice; c'est leur race, ils prennent tout, ils rendent rien.

Mais puisqu'on reparle de ce voyage, puisque le Journal me provoque, il faut bien que je m'explique un peu... que je fournisse quelques détails. Je suis pas allé moi en Russie aux frais de la princesse!... C'est-à-dire ministre, envoyé, pèlerin, cabot, critique d'art, j'ai tout payé de mes clous... de mon petit pognon bien gagné, intégralement: hôtel, taxis, voyage, interprète, popote, boustif... Tout!... J'ai dépensé une fortune en roubles... pour tout voir à mon aise... J'ai pas hésité devant la dépense... Et puis ce sont les Soviets qui me doivent encore du pognon... Qu'on se le dise!... Si cela intéresse des gens. Je leur dois pas un fifrelin!... pas une grâce! pas un café-crème!... J'ai douillé tout, intégralement, tout beaucoup plus cher que n'importe quel "intourist »... J'ai rien accepté. J'ai encore la mentalité d'un ouvrier d'avant guerre... C'est pas mon genre de râler quand je suis en dette quelque part... Mais c'est le contraire justement... c'est toujours moi le créancier... en bonne et due forme... pour mes droits d'auteur... et pas une traduction de faveur... ne confondons pas!... Ils me doivent toujours 2.000 roubles, la somme est là-bas, sur mon compte à leur librairie d'Etat!... J'ai pas envoyé de télégramme, moi, en partant, au grand Lépidaure Staline pour le féliciter, I'étreindre, j'ai pas ronflé en train spécial... J'ai voyagé comme tout le monde, tout de même bien plus librement puisque je payais tout, fur à mesure... De midi jusqu'à minuit, partout je fus accompagné par une interprète (de la police). Je l'ai payée au plein tarif... Elle était d'ailleurs bien gentille, elle s'appelait Nathalie, une très jolie blonde par ma foi, ardentes toute vibrante de Communisme, prosélytique à vous buter, dans les cas d'urgence... Tout à fait sérieuse d'ailleurs... allez pas penser des choses!... et surveillée! nom de Dieu!...

Je créchais à l'Hôtel de l'Europe, deuxième ordre, cafards, scolopendres à tous les étages... Je dis pas ça pour en faire un drame... bien sûr j'ai vu pire... mais tout de même c'était pas "nickel"... et ça coûtait rien que la chambre, en équivalence : deux cent cinquante francs par jour ! Je suis parti aux Soviets, mandaté par aucun journal, aucune firme, aucun parti, aucun éditeur, aucune police, à mes clous intégralement, juste pour la curiosité... Qu'on se le répète !... franc comme l'or !... Nathalie, elle me quittait vers minuit comme ça... Alors j'étais libre... Souvent j'ai tiré des bordées, après son départ, au petit bonheur... J'ai suivi bien des personnes... dans des curieux de coins de la ville... Je suis entré chez bien des gens au petit hasard des étages... tous parfaitement inconnus. Je me suis retrouvé avec mon plan dans des banlieues pas ordinaires... aux petites heures du matin... Personne m'a jamais ramené... Je ne suis pas un petit enfant... J'ai une toute petite habitude de toutes les polices du monde... Il m'étonnerait qu'on m'ait suivi... Je pourrais causer moi aussi, faire l'observateur, le reporter impartial... je pourrais aussi, en bavardant, faire fusiller vingt personnes... Quand je dis : tout est dégueulasse dans ce pays maléfique, on peut me croire sans facture... (aussi vrai que le Colombie a essuyé des petites rafales de mitrailleuses en passant devant Cronstadt, un beau soir de l'été dernier)...

La misère russe que j'ai bien vue, elle est pas imaginable, asiatique, dostoiewskienne, un enfer moisi, harengs-saurs, concombres et délation... Le Russe est un geôlier-né, un Chinois raté, tortionnaire, le Juif l'encadre parfaitement. Rebut d'Asie, rebut d'Afrique... Ils sont faits pour se marier... C'est le plus bel accouplement qui sera sorti des enfers... Je me suis pas gêné pour le dire, après une semaine de promenades j'avais mon opinion bien faite... Nathalie, elle a essayé, c'était son devoir, de me faire revenir sur mes paroles, de m'endoctriner gentiment... et puis elle s'est mise en colère... quand elle a vu la résistance... Ça n'a rien changé du tout... Je l'ai répété à tout le monde, à Leningrad, autour de moi, à tous les Russes qui m'en parlaient, à tous les touristes que c'était un pays atroce, que ça ferait de la peine aux cochons de vivre dans une semblable fiente... Et puis comme ma Nathalie elle me faisait de l'opposition, qu'elle essayait de me convaincre... Alors je l'ai écrit à tout le monde sur des cartes postales pour qu'ils voyent bien à la poste, puisqu'ils sont tellement curieux, de quel bois je me chauffe... Parce que j'avais rien à renier moi !... J'avais pas à mettre des mitaines... Je pense comme je veux, comme je peux... tout haut...

On comprend mon indignation, elle est naturelle, dès qu'on me traite de renégat !... J'aime pas ça... Cet Helsey il gagne son boeuf en salissant les gens de bien... Je l'ai dit à la personne qui m'avait fait lire cet écho... Qu'est ce qu'il est capable de faire d'autre ce plumeux ?... Il déconne aujourd'hui comme ça sur le Communisme... Demain il bavera sur les Douanes... un autre jour sur la Stratosphère. Pourvu qu'il débloque... il s'en fout... C'est un grelot !... pourvu que ça se vende !... C'est toute sa technique... Enfin c'étaient les vacances... alors j'avais des loisirs... Je me dis : "Tiens, je vais les emmerder!" Je saisis ma plume étincelante et j'écris une de ces notes ! au directeur du Journal... qu'était rectificative... je vous le garantis... J'ai attendu l'insertion... J'ai recommencé encore une fois... deux fois... Pas plus de rectification que de beurre en bouteille... C'est la pourriture de la Presse... On vous salit... c'est gratuit... J'aurais pu envoyer l'huissier pour me venger mon honneur !... Il m'aurait dit c'est tant par mot... J'étais encore fait... Ça vaut combien "Renégat" au prix de l'Honneur ?... Si je tuais l'Helsey, au pistolet, c'est encore moi qu'irais en caisse... Et puis il existe peut-être pas le Helsey !... Enfin... de toutes les manières ils ont pas dit la vérité dans le "Journal", journal de Paris... Je suis en compte, c'est un fait... Ils me doivent des plates excuses... C'est pas tellement agréable des excuses de gens comme ça.

* * * * *

 

" Le Seigneur tient ses assises parmi les nations remplies de cadavres, il écrase les têtes dans les contrées tout autour. "

(Bible, psaume 110)

 

En toute candeur, il me paraît bien que tous ceux qui reviennent de Russie ils parlent surtout pour ne rien dire... Ils rentrent pleins de détails objectifs inoffensifs, mais évitent l'essentiel, ils n'en parlent jamais du Juif. Le Juif est tabou dans tous les livres qu'on nous présente. Gide, Citrine, Dorgelès Serge, etc. n'en disent mot... Donc ils babillent... Ils ont l'air de casser le violon, de bouleverser la vaisselle, ils n'ébrèchent rien du tout. Ils esquissent, ils trichent, ils biaisent devant l'essentiel : le Juif. Ils vont jusqu'au bord seulement de la vérité : le Juif. C'est du fignolé passe-passe, c'est du courage à la gomme, y a un filet, on peut tomber, on se fracture pas. On se fera peut-être une entorse... On sort dans les applaudissements... Roulement de tambours !... On vous pardonnera, soyez sûrs !...

La seule chose grave à l'heure actuelle, pour un grand homme, savant écrivain, cinéaste, financier, industriel, politicien (mais alors la chose gravissime) c'est de se mettre mal avec les Juifs. -- Les Juifs sont nos maîtres -- ici là-bas, en Russie, en Angleterre, en Amérique, partout !... Faites le clown, l'insurgé, l'intrépide, l'anti-bourgeois, l'enragé redresseur de torts... le Juif s'en fout ! Divertissements... Babillages ! Mais ne touchez pas à la question juive, ou bien il va vous en cuire... Raide comme une balle, on vous fera calancher d'une manière ou d'une autre... Le Juif est le roi de l'or de la Banque et de la Justice... Par homme de paille ou carrément. II possède tout... Presse... Théâtre... Radio... Chambre... Sénat... Police... ici ou là-bas... Les grands découvreurs de la tyrannie bolchévique poussent mille cris d'orfraies... ça s'entend. Ils se frappent au sang la poitrine, et cependant jamais, jamais ne décèlent la pullulation des yites, ne remontent au complot mondial... Etrange cécité... (de même potassant Hollywood, ses secrets, ses intentions, ses maîtres, son cosmique battage, son fantastique bazar d'international ahurissement, Hériat ne décèle nulle part l'uvre essentielle, capitale de l'Impérialisme juif). Staline n'est pourtant qu'un bourreau, d'énorme envergure certes, tout dégoulinant de tripes conjurées, un barbe-bleue pour maréchaux, un épouvantail formidable, indispensable au folklore russe... Mais après tout rien qu'un idiot bourreau, un dionosaure humain pour masses russes qui ne rampent qu'à ce prix. Mais Staline n'est qu'un exécutant des basses-oeuvres, très docile, comme Roosevelt, ou Lebrun, exactement, en cruauté. La révolution bolchévique est une autre histoire ! infiniment complexe ! tout en abîmes, en coulisses. Et dans ces coulisses ce sont les Juifs qui commandent, maîtres absolus. Staline n'est qu'une frime, comme Lebrun, comme Roosevelt, comme Clemenceau. Le triomphe de la révolution bolchévique, ne se conçoit à très longue portée, qu'avec les Juifs, pour les Juifs et par les Juifs... Kérensky prépare admirablement Trotzky qui prépare l'actuel Comintern (juif), Juifs en tant que secte, race, Juifs racistes (ils le sont tous) revendicateurs circoncis armés de passion juive, de vengeance juive, du despotisme juif. Les Juifs entraînent les damnés de la terre, les abrutis de la glèbe et du tour, à l'assaut de la citadelle Romanoff... comme ils ont lancé les esclaves à l'assaut de tout ce qui les gêne, ici, là-bas, partout, l'armature brûle, s'écroule et les abrutis de la glèbe, de la faucille et du marteau, un instant ivres de jactance, retombent vite sous d'autres patrons, d'autres fonctionnaires, en d'autres esclavages de plus en plus juifs. Ce qui caractérise en effet le " progrès " des sociétés dans le cours des siècles, c'est la montée du Juif au pouvoir, à tous les pouvoirs... Toutes les révolutions lui font une place de plus en plus importante... Le Juif était moins que rien au temps de Néron, il est en passe de devenir tout... En Russie, ce miracle est accompli... En France. presque... Comment se recrute, se forme un Soviet en U. R. S. S. ? Avec des ouvriers, des manuels (à la deuxième génération au moins) bien ahuris bien Stakhanovistes, et puis des intellectuels, bureaucrates juifs, strictement juifs... Plus d'intellectuels


Ce texte comporte les pages 41-50 du pamphlet de Louis-Ferdinand Céline, intitulé Bagatelles pour un massacre. Le "massacre", dans la pensée de l'auteur, est évidemment celui qu'il prévoit, en 1937, comme ce qui arriverait s'il éclatait une deuxième guerre mondiale.

Contrairement à la rumeur, les pamphlets ne sont pas interdit par des lois, des règlements ou des tribunaux. Ils n'ont pas été réédités par des maisons d'édition ayant pignon sur rue parce que l'auteur, revenu en France, voulait pouvoir vendre les livres qu'il écrivait alors pour gagner sa pitance. Cette mesure d'opportunité n'a plus lieu d'être après la disparition de l'auteur, en 1961. Personne n'a la droit de soustraire à la légitime curiosité des générations suivantes ce qui a été le noyau incandescent de la littérature française vers le milieu du vingtième siècle.

Le texte ici reproduit est celui d'une édition probablement pirate. Les détenteurs d'une éditions réellement authentique voudront bien nous signaler les éventuelles différences.

D'autres groupes de 10 pages suivront.

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