1. Les commentaires
des généraux sud-viêtnamiens sur le comportement
des troupes de Phnom Penh cesseront en juillet, lorsque le président
Thiêu leur ordonnera de les garder pour eux-mêmes.
entre temps, les Khmers auront été traités
de "lâches", d'"incapables", etc. par
leurs nouveaux alliés, de la manière la plus officielle.
Ils ne faisaient là d'ailleurs que reproduire le genre
d'appréciations que portent couramment les "conseillers"
américains sur les troupes sud-viêtnamiennes. Voici,
par exemple, ce que déclarait le général
Do Cao Tri: "Les Cambodgiens vous disent une chose et en
font une autre Franchement, nous ne comprenons pas du tout les
Cambodgiens Je suis très déçue de voir que
même avec le soutien de notre armée, les Cambodgiens
sont si peu mordants Ils n'aiment pas se battre mais ça
ne les empêche pas de piller leurs propres compatriotes"
(Christian Science Monitor du 20 mai 1970).
2. Cambodia:
May 1970.
3. Idem.
4. Ce navire qui
transportait des munitions aurait été détourné
par des mutins avant d'arriver à Bangkok, sa destination
officielle. D'après les services américains, les
mutins "hippies" auraient choisi de demander asile au
Cambodge, D'après les maquisards, par contre, ce "détournement"
aurait été un camouflage pour permettre une importante
livraison de munitions aux comploteurs. L'affaire n'a pas été
éclaircie.
5. Ils auraient
souhaité que l'aide américaine leur soit fournie
directement. Cf. The Economist, 4 juillet ct 15 août
1970.
6. "Southern-Fried
Chicken", Far Eastern Econornic Review, n·
30, Juillet 1970, p. 17.
7. "Cambodia,
a new struggle", Far Eastern Economic Review, n·
28.
8. Le frère
de Son Ngoc Thanh, Son Thai Nguyên, a été
élu, le 30 août 1970, membre du Sénat de Saigon,
sur la liste que présidait Huynh Van Cao ancien général,
catholique, diêmiste, liste soutenue par le gouvernement
et qui est arrivée en deuxième position.
9. Des Américains
particulièrement avertis croient que, jusqu'à la
dernière minute, les Nord-Viêtnamiens ont rassuré
Sihanouk à Paris, lui disant que les choses n'allaient
pas si mal pour lui. Il semble que les Français soutenaient
la thèse inverse. Ces mêmes Américains, qui
se fonderaient sur l'analyse des rapports saisis dans les deux
ambassades au moment du pillage, pensent que les Viêtnamiens
ont surestimé la position de Sihanouk et qu'ils ont été
pris de court par les événements. Cette thèse
concorde avec celle d'une certaine droite qui affirmait que par
leur "arrogance", les Viêtnamiens, qui en auraient
pris un peu trop à leur aise, auraient contribué
à affaiblir la position de Sihanouk, plus précaire
en fait qu'ils ne le pensaient. Il nous semble que cette hypothèse,
qui a pour elles les appa rences, ne rend pas compte de l'analyse
que faisaient pour eux les Viêtnamiens de la situation intérieure
au Cambodge.
Quoi qu'il en soit, il s'agit surtout
d'hypothèses formulées après l'événement
Sur le moment, on a pu constater, en particulier dans les milieux
bien informés de Saigon, que les Américains étaient
surpris par la rapidité de l'enchaînement qui a conduit
à la destitution de Sihanouk. Leur surprise a été
plus grande encore de le voir s'engager dans la lutte. Ils étaient
persuadés qu'après avoir fait du bruit pendant quelque
temps, h prince se retirerait dans un exil confortable en France.
Enfin. leur étonnement a égalé leur déception
devant la maigreur des résultats qu'a donnés L'invasion
militaire de mai-juin.
10. The Bangkok
Post, 14 septembre 1970.
11. Voir, en
annexe, "Un appel du général Lon Nol",
p. 332.
12. Alain Bouc,
dans Le Monde du 28 mars 1970.
13. Voir, en
annexe, p. 350, le communiqué final.
14. Déclaration
du gouvernement chinois, datée du 28 avril 1970.
15. Voir, en
annexe, p. 357.
16. Alain Jacob,
"Moscou envisage un système de sécurité
collective en Asie du Sud-Est", Le Monde du
19 juillet 1969.
17. Michel Tatu,
dans Le Monde du 3-4 mai 1970.
18. Le Monde
du 9 mai 1970.
19. Le Monde
du 19 mai 1970.
20. Note du 24
mai 1970. Le Monde du 27 mai 1970.
21. Déclaration
faite à son arrivée à Saigon, le 25 mai 1970.
22. Cf. Le
Monde des 11, 12, 13, 15, 18, 19, 20, 21, 25, 27, 28, 30-31
août, et 2 septembre 1970.
23. "Soothing
Moscow", Far Eastern Economic Review, n· 37,
12 septembre 1970, p. 6-7
24. Le Monde
du 19 mai 1970.
25. Interview
au Monde, 13-14 juin 1970.
26. Cf Le
Monde du 19-20 juillet 1970.
27. On apprenait
récemment le retour à Phnom Penh d'un diplomate
japonais, M. Takaduma. C'est, au Cambodge, une vieille figure
de connaissance. Il était, pendant la guerre et l'occupation
japonaise, lieutenant dans l'armée, mais surtout membre
important de la société du Dragon Noir, société
secrète où se retrouvaient les grands industriels
et le haut état-major nippons, et l'un des responsables
des services de renseignements impériaux. Resté
au Cambodge après la capitulation, il se mêla aux
maquis khmer Issarak Son Ngoc Thanh, Sim Var et Sirik Matak sont
connus pour leurs liens avec la société du Dragon
Noir. La pénétration japonaise au Cambodge, par
le commerce et les services secrets, date en fait de plusieurs
années déjà. A Phnom Penh, où l'ambassade
japonaise représentait les intérêts de Saigon,
cette présence n'était pas passée inaperçue.
28. Les Thaïlandais,
on le sait, avaient fourni à la fin de l'été
un peu de matériel, conduit des missions de bombardement
aérien et entraînaient trois mille soldats khmers.
Un effort resté sans incidence sérieuse sur la situation.
29. Ce ne sera
sans doute pas faute de la réclamer. Le terrain est préparé
par des déclarations dans le genre de celle de Sim Var,
vice-président du conseil: "Les États-Unis,
dit M. Sim Var, ont une obligation envers le Cambodge: ils doivent
lui porter assistance devant la détérioration de
la situation militaire parce que c'est l'incursion américaine
dans les sanc tuaires communistes, au printemps, qui a repoussé
l'ennemi dans la campagne et vers la capitale. On ne doit pas
oublier, dit-il, que jusqu'à un certain point les États-Unis
sont responsables de la guerre du Cambodge." (correspondance
d'I. Peterson, The New York Times, 5 août 1970.)
30. Voir "De
l'application de la loi martiale" en annexe, p. 342.
31. Daniel Roy,
ancien attaché de presse du prince Sihanouk, dans une lettre
publiée par Le Monde du 30 juin 1970.