1. Sur cette question, voir plus loin, p. 126.
2. A cette réserve
près que depuis l'amorce en 1967 d'une détente entre
les deux capitales, le gouvernement thaïlandais s'était
montré de plus en plus conciliant sur la reconnaissance
des frontières. M. Thanat Khoman, ministre des Affaires
étrangères, devait même déclarer le
3 avril 1969: "La Thaïlande n'émet aucune revendication
territoriale au Cambodge. La position de la Thaïlande a toujours
été de dire qu'il n'existe pas de dispute sur les
frontières avec le Cambodge dans la mesure où elle
a constamment respecté le traité signé avec
la France à l'époque où cette dernière
était la puissance protectrice du Cambodge." (The
Bangkok Post, 4 avril 1969.)
3. C,-G, Gour,
Institutions constitutionnelles et politiques du Cambodge,
p. 64.
4. Roger M. Smith,
op. cit., p. 622.
5. Les autorités
furent averties de l'existence de ce complot par les services
de renseignements chinois, puis français. Le général
Lon Nol fut chargé d'écraser avec ses troupes la
rébellion militaire qui venait d'éclater dans la
province de Siem Reap. Il s'y résigna, dit-on à
Phnom Penh, à contrecoeur. Dap Chhuon, en fuite, fut tué
par un soldat. Là, les explications divergent. Selon certains,
ce soldat voulait seulement toucher la prime offerte pour la tête
du rebelle. Selon d'autres, c'était un officier envoyé
par Lon Nol pour recevoir la reddition de Dap Chhuon. Lon Nol
aurait donc fait disparaître le chef rebelle pour éviter
des révélations compromettantes sur le rôle
qu'il aurait joué dans les tractations avec la C. I. A.
Aucune information solide n'est encore venue confirmer l'une ou
l'autre de ces explications. Notons que le prince Sihanouk a fait
de cette histoire l'argument, amplement romance, d'un film,
Ombres sur Angkor. (Voir en annexe une critique de ce film,
p.321.)
6. L'ironie de
l'histoire a voulu que, d'une part, cet article 122 soit utilisé
pour démettre Sihanouk le 18 mars 1970, ce qui n'est pas
à proprement parler prévu par le texte, et que,
d'autre part, Sihanouk continue à fonder sur lui sa propre
légitimité: "Il n'y a dans notre Constitution...
aucune disposition qui permette au Parlement et au gouvernement
de déposer le chef de l'Etat, qui est implicitement nommé
à vie." (Déclaration du 20mars, à Pékin.)
Il fit plus tard remarquer que son successeur, M.Cheng Heng, ancien
directeur de la prison de Phnom Penh, "un pauvre diable",
était loin d'être une "personnalité incontestée".
7. Cf. Robert
Shaplen, Time out of Hand, p, 316.
8. Etudes cambodgiennes,
n·7, 1966, p.24.
9. Robert Shaplen,
op. cit., p. 322-324.
10. Cette appréciation
au sujet de Chou En-lai, considéré comme le chef
de file des modérés, appartenait en propre aux dirigeants
de Phnom Penh, qui semblaient d'ailleurs épouser généralement
le point de vue de la presse occidentale sur les événements
chinois. En l'espèce, ce point de vue n'était sans
doute pas complètement erroné si l'on en juge par
la remarque suivante de Jean Daubier: "Il est très
probable aussi qu'il faut mettre au compte de cette pression des
" enragés " sur le gouvernement chinois, et des
désordres qui en ont résulté, quelques initiatives
peu diplomatiques prises alors: l'une d'elles fut l'envoi à
une association cambodgienne pour l'amitié avec la Chine
d'un télégramme appelant plus ou moins à
la révolution dans le royaume khmer." Ces "enragés"
sont, pour l'auteur, les tenants du "courant spontanéiste"
au sein du groupe chargé de la Révolution Culturelle,
menés par Wang Li. Mao Tsé-toung devant trancher
en faveur de Chou En-lai en septembre 1967. (Histoire de la
révolution culturelle prolétarienne en Chine,
Paris, 1970, Maspéro, p. 214.)
11. Voir, en
annexe, un exemple de ces adresses, p. 327.
12. 27 novembre
1968.
13. A. K. P.,
14 avril 1969.
14. A propos
de Jacques Decornoy, le prince Sihanouk révisera son jugement
plus tard, quelques mois après sa destitution. Dans une
lettre adressée le 8 août 1970 aux chefs d'Etat et
de gouvernement des pays non alignés, il écrira
en effet: "Le journaliste Jacques Decornoy, dont on connaît
le peu de sympathie qu'il avait pour moi quand j'étais
chef de l'Etat à Phnom Penh, a eu la sportivité
de se faire mon"avocat" dans le très sérieux
Le Monde."
15. Quinze années
de développement", Etudes cambodgiennes, n·
16, 968, p. 15.
16. Numéro
12, p. 1 et 4.
17. Au moment
où, en mai 1968, les pavés commencent à voler
à Paris, Sihanouk, furieux et gouailleur, lance aux étudiants:
"Attention, nous ne voulons pas de cons-de-bandits chez nous.
On n'est pas des Pompidou, ici..."
18. Daniel Roy,
"Le Coup de Phnom Penh, Le Monde diplomatique avril
1970, p. 12.
19. Ainsi un
lycée de la capitale était surnommé le "Iycée
quatre mille" car il fallait payer quatre mille riels pour
y inscrire un élève. L'entrée dans une école
d'officiers 1 (valait" cinq mille riels. Un poste de commissaire
de police coûtait cinq cent mille riels, soit près
de cinquante mille francs, etc.
20. Sihanouk
savait corrompre délibérément certains de
ses collaborateurs pour se les attacher. Il suffisait, disait-il,
pour amadouer les jeunesdiplômés "contestataires"
qui rentraient de France de "leur donner à manger".
Il y en eut pour refuser.
21. "Bulletin
du contre-gouvernement", 27 novembre 1968.
22. C.-G. Gour,
op. cit., p. 310.