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LOUIS-FERDINAND CELINE

 

 

BAGATELLES POUR UN MASSACRE

 

[12 bis ] (p. 131-140)

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gardent encore un semblant d'existence, ne doivent ce sursis d'extinction qu'à la grande mansuétude des pouvoirs juifs, sursis d'ailleurs à tout instant révocable... S'il se tient peinard, bien soumis, s'il ne sort pas de ses bleds, du fond de ses campagnes, ce "minimisé", fragile rebut, "spécimen intellectuel blanc", on ne lui dira pas grand'chose : maître d'école, rebouteux, garde champêtre, garde mobile, barbouilleur, tâcheron... On le laissera peut-être encore un peu respirer... Mais s'il devient prétentieux, s'il parle de se rendre en ville, alors Tudieu ! malheur à lui ! ... Tant pis pour lui ! ... L'écrasement ! ... Larve ! ... Dans un monde juif, le "blanc" ne peut être que manuel ou soldat, rien de plus... L'intellectuel, l'artiste, le "chef" doit être Juif, toujours. La sélection est bien >faite, le barrage fonctionne admirablement, impitoyablement... Tous les journaux de droite, ou de gauche, sont tous si parfaitement enjuivés, tellement tributaires des juifs, que s'ils pipaient d'un traître mot sur ce qui se passe véritablement dans les commandes de notre pays colonial, dans le fond de nos affaires, il ne leur resterait pas une syllabe, pas un caractère pour la mise en page, du jour au lendemain.

S'il subsiste encore par-ci, par-là, dans les fonds de quelque crevasse, quelques possibles antisémites, miraculeusement entêtés, ces épouvantails doivent faire rire, c'est leur rôle, par leurs propos incongrus, leurs boutades, leurs nasardes, leurs gesticulations parfaitement vaines. Aux masses agenouillées, démontrer plus évidemment encore par leurs farces mutines, rieurs pseudo-révoltes tout le grotesque, toute la fatuité, l'écoeurante sottise de tels sporadiques, burlesques entreprises. Divertir le peuple, le faire s'esbaudir aux dépens de pareilles clowneries ! C'est parfait. Depuis l'affaire Dreyfus la cause est enterrée, la France appartient aux Juifs, corps, biens et âmes, aux Juifs internationaux. Ils le sont tous. -- La France est une colonie du pouvoir juif international, toute velléité de chouannerie est condamnée d'avance à la faillite honteuse... La France matérialisée, rationalisée, parfaitement muflisée, parfaitement subjuguée, par la bassesse juive, alcoolisée jusqu'aux moelles, mesquinement resquilleuse, vénale, absolument stérilisée de tout lyrisme, malthusienne par surcroît, est vouée à la destruction, au massacre enthousiaste par les Juifs. Tout soulèvement ne peut que rapidement être circonscrit, se liquider par l'écrasement des rebelles et provoquer le déclenchement des pires représailles...

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tout un appareil de sévices et de servitudes encore plus cruel, Plus méticuleux, punitif. C'est tout...

Les Français n'ont plus d'âme, un cancer leur a bouffé l'âme, un cancer de muflerie, une tumeur maligne, mais ils sont encore plus obtus, plus raccornis que mufles et malins. Toute tentative anti-juive, ravive instantanément le prurit juif, qui lui ne s'endort jamais... la grande propagande juive "au martyr juif" pour la cause jamais complètement, suffisamment couronnée, triomphante d'Israël... Jusqu'à la fin des âges le Juif nous crucifiera pour venger son prépuce. C'est écrit... C'est gai !... Toute campagne anti-youtre justifie par réplique immédiate, le rassemblement de mille congrès encore plus surchauffés de revendications juives, dégoulinants de fiévreuses pleurnicheries juives, l'envol de cent mille autres pétitions, enfin tout le hurlement, sarabande, empapaoutage, terriblement, tous les jeux d'orgue sursoufflés de l'éternelle jérémiade juive... les vrombissants anathèmes juifs. Rien n'est assez bas, assez infamant dès lors, pour dépeindre au monde indigné toute la monstruosité de ces rarissimes effrontés, ces phénomènes, ces rebelles d'animaux aryens qui ne peuvent déglutir, digérer, encaisser, se résoudre, au culot diabolique, à la myriade de saloperies cataclysmiques juives. -- Vampires des cavernes ! Cromagnons salaces ! Valets de cirque ! Pourchasseurs de martyrs ! Deiblers de la détresse humaine! Bêtes délirantes assoiffées du sang démocratique ! Sous-fascistes lépreux ! tout le fracas d'apocalypse s'empare à l'instant de l'univers ! pulvérise les microphones, déferle à travers tout l'écho, toutes les ondes ! assourdit, écrabouille, vaporise toute objection possible... Inutile ! miteux ! vous ne serez jamais entendu !... Vous pouvez crever ! L'infernal battage juif à la persécution domine, éteint, efface, de si haut, d'un tel écrasement, toute vérité, toute réalité, que toute tentative de redressement est absolument risible... Le dégueulasse, infini chantage juif ahurit à ce point la terre entière, depuis tellement de siècles, qu'on ne peut plus du tout s'entendre... la grande confusion de toutes les valeurs, le cosmique carambouillage, vient de là, de l'universel tam-tam des youtres, escrocs, pervers, fracasseurs et stériles... Les sentiments les plus nobles, les plus purs et sans doute les plus précieux aux sociétés humaines... pitié, amicale affection, loyauté, estime, scrupules d'authenticité, vérité, confiance, ont été au cours des âges tellement souvent, par tous les Juifs, cabotinisés, abusés, agiotés, bafoués, escroqués, violés, vendus, survendus de cent mille

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manières, qu'ils ont perdu tout cours, toute valeur, tout crédit d'échange. Absolument suspects, désormais, ces anciens sentiments ne sont plus aux yeux du monde qu'autant de piteuses ou burlesques supercheries, dissimulant à coup certain quelque espèce d'immonde intention, quelque nouvelle canaillerie, manigance criminelle. Mais en dépit de tant d'expériences le coup du Juif "traqué", "martyr", prend encore toujours, immanquablement, sur ce con de cocu d'Aryen. La petite histoire lamentable du persécuté juif, la jérémiade juive, le "Chaplinisme" le fait toujours mouiller. Infaillible !...Les siens s'ils viennent se plaindre un peu, ses propres frères de race, de quelque malheur bien aryen.,. comment qu'il les envoie rebondir ! Il les exècre immédiatement pour leurs plaintes, pour cela même, il les juge au plus sévère... il les hait pour leur culot, leur vue, leur astuce... Seuls les malheurs de Juifs le touchent à coup sur ! Le récit de ces "horreurs" le trouve sans méfiance, sans résistance, sans scepticisme. Il avale tout. Les malheurs juifs font partie de la légende... la seule légende d'ailleurs à laquelle croit encore l'Aryen... Suprême miracle ! ... Quand le volé, le pillard juif hurle au secours, la poire aryenne sursaute d'emblée... blète... chute... Dégustation !...C'est ainsi que les Juifs possèdent toute la richesse, tout l'or du monde. L'agresseur hurle qu'on l'égorge ! Le truc est vieux comme Moïse... Il fonctionne toujours... C'est sûrement un Juif pris la main dans le sac, qui nous a valu le Déluge, tous les Déluges. Le Juif fait noyer tout le monde, lui saute dans l'Arche et sauve sa peau. Le peuple ne voit pas ses Juifs, pas plus qu'à la guerre les troupiers ne fréquentent les généraux. Et pourtant ce sont bien eux, les généraux, qui les font monter à la pipe, les généraux "pour des Juifs", instruments eux-même des juifs... Ce sont les juifs qui possèdent tout l'or du monde. Sans or pas de guerre. Le peuple ? ses tripes sont déjà percluses, grevées de milliards d'hypothèques, tous les abatis du peuple sont numérotés, promis, jurés, solennel ! à tous les Juifs de la terre, banquiers, courtiers, Commissaires, de New-York à Helsingford, de Pernambouc à Moscou... fourgués, dépiautés, supputés, suppliciés, agiotés, intégralement ! tous à l'avance et "sur pied" ... pour l'immense tuerie prochaine... Comme je vous le dis... Et pour faire mieux valser les choses, on fera donner toute la musique !...l'Impulsion, la bonne cadence...Celle qui semble au mieux provoquer, pimenter, inciter le fond de la viande... précipiter dans la horde le terrible Instinct de Mort...

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les "Chevaux de bois" de la grande boucherie... L'air communiste, par exemple, la grande fanfare des délire? juifs ! ... Elle est à la mode présente... de la Mort présente... Le principal c'est que ça tourne... que ça bondisse et que ça ronfle... Que les affaires ne traînent pas, se déplacent, que le monde sursaute, que les Etats culbutent, que les inflations s'avalanchent..., Le Juif tient toutes les ficelles, loges, banques, Etats, commandes, opinions, musiques, il fera débiter les Aryens en tranches, en boisseaux, à la sauce mitraille le jour qu'il aura choisi, leÓ jour où ça lui fera plaisir, à l'heure H ! vite !...

Il est temps, je crois, Aryens, de faire votre prière, de bien avouer que vous êtes tous condamnés, victimes heureuses, consentantes, parfaitement exaucées, bien pourvues transies et reconnaissantes... "Mon cher youtre, mon cher tyran, culotté !" Allons tous ensemble ! "je vous implore! montrez-vous! mon atroce cher cruel maître ! Daignez ! ô mon chéri monstre ! trop discret crucificateur ! trop rare à mes yeux ! je vous adore ! Exaucez tous mes voeux! Vous me faites languir ! vous me voyez éploré ! transi de bonheur à la pensée que je vais enfin souffrir encore bien davantage... plus profondément que jamais ... Moi qui vous ai tout donné déjà ! Tout ce que j'ai possédé ! Toute ma terre ! Tous mes enfants ! Il me reste cependant encore quelques bols de sang dans les veines ! je veux qu'on m'écorche tout vif ... pour vous ! Vous verrez mon sang couler pour vous ! tout pour vous ! féconder votre terre, ô mon Juif adorable !... Daignez _! daignez ! je vous adjure ! si vous êtes bon comme on le prétend, comme on l'assure... de tous côtés, alors, égorger nous, vous-même, ô mon Juif ! Egorgez-moi, les yeux grands ouverts ! O votre divine cruauté ! Vous tous, vous voir enfin tous ! tous rassemblés, réjouis ! mes impitoyables bourreaux ! Tous ! Vous voir tous rayonnants une suprême fois. Et puis mourir pour vous ! Sous votre couteau enfin... "

Voici le bonne prière du veau, bien parfait, le veau le plus con du monde ! de tous les abattoirs du monde ! de tous les sacrifiés du monde ! le veau le mieux dressé de l'univers ! celui qui beugle ! qui galope après son boucher pour le supplier qu'il l'égorge.



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Soyons accommodants. Etablissons un compromis.

Mais tout d'abord, comment faut-il les appeler. Rien n'est plus délicat... Sa Grâce Madame Edouard, la juive, presque reine ? ... et lui ?... Monsieur Simpson VIII ?... On ne sait plus... Toujours cette question d'identifier les Juifs, maçons et enjuivés... Je me demande si un numéro d'ordre dans chaque profession ne ferait pas mieux l'affaire ?... un matricule par exemple, ainsi tout simplement... Monsieur le Cinéaste 350. Inutile d'ajouter juif, tout le monde comprendra... Monsieur le grand peintre 792... Monsieur le virtuose admirable 1617 ?

-- Oh ! comment trouvez-vous cette jolie chanteuse folkloriste ?

-- Mais c'est la petite 1873 ! Je la reconnais parfaitement ! Quel piquant ! quelle allure ! quels pieds ! ... quel brio ! Mais ne passait-elle pas jeudi dernier à l'X.Y.Z. ?

Je l'applaudis en connaissance de cause...

--De qui cet émouvant article ?

-- Mais du grand journaliste 7735 ... Tiens ! tiens ! relisons de plus près.

Ainsi plus d'équivoque, plus de faux-blases, de noms qui dissimulent... Des matricules !..

--De qui ce joli pavillon tellement bien doré ?...

-- Mais de l'illustre architecte 1871 ! Ah ! Ah ! combien ? ...

-- Et lette délégation splendide, qui s'en va représenter la France aux fêtes d'Amérique ?...

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--Mais voyons, comme d'habitude, Messieurs et Dames les grands missionnaires représentatifs : 1411, 742, 635, 14 et 10357... Tout simplement.

-- Pas un Durand ? ...

-- Non ! Non ! Non ! mon ami ! jamais un Durand ! ou bien un Durand juif.

-- Et ce professeur, dont on va répétant partout qu'il a tant de génie ?

-- Vous ne le savez pas ?... Mais c'est l'inouï 42186 !

-- Vous m'en direz tant ! ...

On nous va rebattant les oreilles depuis des années avec ces fameuses 200 familles. Encore un flan fantastique ! Il n'y a qu'une grande famille, bien plus puissante que toutes les autres... la grande famille juive internationale, et leurs petits cousins " maçons" ...

Puisque le grand Frédéric a renfloué ses finances par la vente de "noms" aux juifs, pourquoi ne pourrions-nous pas, à notre tour gagner un peu d'or, en obligeant les Juifs à nous acheter des matricules ?... Suivant l'importance... le goût... la réussite... la profession du client ! en monnaie internationale bien entendu ! en shillings, en Livres, 100 Livres, d'après l'opulence... par unité du matricule. Les nouveaux arrivants à "six chiffres" paieraient ainsi toujours bien davantage que les anciens immigrés... Justice !

Le petit professeur, chiffonnier, ouvrier tailleur... etc..., un shilling par unité. Les banquiers, 100 Livres par unité. Justice... Certaines professions comme médecins, avocats, surpeuplées, deviendraient hors de prix !.. d'ailleurs les matricules seraient annuels, plaque annuelle, comme pour les vélos, taxe annuelle... il faut se décider ... Faire quelque chose!



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Adhérent du Front Commun, le salut poing fermé et levé est le "signe de croix» du Juif depuis 2.000 ans. Ils le font encore dans les synagogues.




J'ai reçu un livre récemment de J.-R. Bloch, un livre sur la guerre d'Espagne, orné d'une violente dédicace

"A Louis-Ferdinand Céline,

parce que là-bas on tue !"

Possible ! mais toujours est-il qu'on n'a pas tué, J.-R. Bloch ! Tant mieux ! Nom de Dieu ! Tant mieux ! S'ils ont respecté la vie et la liberté de J.-R. Bloch, bel et bien remonté d'Espagne sain et sauf ! documenté, gaillard, imprécateur, martial comme général Cherfils, interventionniste à tous cris ! plus ultra, plus passionné que jamais !... Veni, Vedi, Retournit, Donnit quelques conférences, fort applaudies, embrassit la Passionaria !... remontit dans bel avion, ronflit, remontit moral, revenit ! ... C'est une drôle de guerre quand même la guerre d'Espagne !... On y entre, on en sort comme dans un moulin... Les vraies guerres sont celles dont on ne sort pas... Déjà, les "délégations parlementaires" au front ? déjà ? déjà les petites casquettes "poincarillées" ? déjà ?... Petits jouisseurs, petits sadiques d'événements, frémissants de vivre à fond "les heures extraordinaires" d'un monde en catastrophe... Mais en artistes bien préparés, spectateurs, ne confondons pas. Tout pour le vago-tonique ! ... et rien dans la culotte ! ... La race des pousse-au-crime est toujours semblable à elle-même, "va-t-en-guerre" bourgeois, "pousse-au-crime" communiste, du kif absolument ! comme fiente, identique ! Apôtres et stratèges de la tripe

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d'autrui... Il s'agit d'éprouver d'inédites sensations, rien de plus, rien de moins... "mieux-que-cocaïne".

Il se peut fort bien qu'à brève échéance, les meneurs révolutionnaires soient obligés d'assassiner, obligés ? de faire assassiner les personnes de l'opposition avant qu'eux-mêmes on les repasse... Ceci est dans l'ordre des choses, fatal, classique... Cela commence même sous nos yeux... Mais combattre, n'est-ce pas, pour le fameux idéal ou sans idéal... c'est une tout autre paire de burnes... tout à fait différente... Je ne parle pas d'entrer en ligne contre "le ramassis d'armée Franco", mais de combattre bel et bien contre des troupes absolument régulières... Troupes régulières all_emandes, par exemple, et parfaitement au point, parfaitement armées... La vraie bigorne en somme... Pas d'amateurisme... Alors ? ... à qui la musette ?... Répandre, éparpiller des conseils, des ordres, des manifestes rageurs, stimuler le moral, émoustiller les abattoirs... tout cela c'est du joujou... du frisson de la tricherie, alibibi... théâtre... rodomontades ... cinéma... La seule épreuve dans les choses de l'idéal, c'est la dérouillade personnelle, sans phrases, sans spectateurs, au petit matin... sortir du couvert, comme un condamné à mort, amener sa viande aux "barbelés", au niveau des plus hautes idées, beaucoup plus haut en fait que les plus hautes Idées... Voilà qui compte... Et voici des épreuves dont on revient très rarement, par conséquent, pas très "artistes", guère utilisables fructueuses... Tout ce qui est artiste doit avoir une suite, une "exploitation" ... La véritable sincérité n'a jamais de suite... Le culte des héros c'est le culte de la veine.

-- Etes-vous d'accord ?... Avez-vous l'âme en face des trous ?... au bout de chacun de vos gestes ?... oui ? Je ne crois pas... J'ai l'impression que vous voyez faux... que vous vivez faux... tout en vous sonne faux ... Spectateurs !...jouisseurs ! vous êtes, vous vous cherchez, vous voulez jouir ... profiter du grand triomphe juif et maçonnique... vous n'entendez pas qu'il vous coûte l'existence -- vous ne risquez même pas votre place... Vous serez plus embusqués dans la prochaine que les bourgeois ne le furent dans la précédente... L'embusquage comme la mitrailleuse a fait des progrès énormes, à ce que je découvre, on se planque, on se superplanque à présent des années d'avance... Je ne connais pas un apôtre qui ne soit au moins dans l'Etat-Major ... ou de la super-aviation bavarde et photogénique...

Ceux qui brûlant de foi et d'apostolisme soviétique ne sont pas

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à l'heure actuelle en tranchées devant Madrid ou Saragosse, ne sont au fond que d'équivoques "petites causeuses". A eux, les caves de la Culture ! les picnics aux Fausses-Reposes.

Pour la prochaine, qui se dessine, qui s'organise autour de nous, jamais on aura surpris au fond de tant de cachettes et d'armoires, tant d'apôtres et de fervents bellicistes planqués... Le monde est pourri, c'est un fait par le cinéma, le cabotinage... (O ces charges de cavaleries légères ! ...) Le matuvuisme le plus exorbitant, le plus indécent est à la base, au fond. de tous les grands mouvements d'Idées actuels, inséparable.... Le monde était en 14 beaucoup plus simpliste, plus nature, plus sincère, beaucoup moins ficelle, moins vicieux qu'aujourd'hui. En 37, le cabotinage, le phrasage s'étale partout, domine tout, mine tout, même le peuple, hélas ! lui-même déjà très faisandé, bien avancé en pourriture cabotine ... Je me souviens d'être monté en rifle avec des combattants bretons. Ils ne savaient pas lire, ni écrire, brigadiers compris... Ils inspiraient une confiance absolue, qui ne s'est jamais démentie ! "ac cadaver". je me méfie beaucoup des soldats qui savent lire... qui vont au cinéma... Qui sait lire devant le péril devient facilement raisonneur, un peu hésitant, subtil... Il se croit au cinéma, il demande à voir la suite... Il n'y a pas de suite ! ... Attention !.,. Il faudra dans les rangs oublier le cinéma ! ... Voici qui promet beaucoup de travail à la Prévôté... Elle ne chômera guère. Elle sera sur les dents derrière tous ces "spectateurs". Les pelotons non plus ne chômeront pas... les recommandations non plus...



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Chaque guerre, chaque révolution rapproche le moment où
nous atteindrons le but suprême vers lequel nous tendons..

Grand Sanhédrin, 1884.




Cette révolution s'annonce décidément comme une énorme, fanatique prise de sécurité... Une adroite et gigantesque consolidation des beefsteaks acquis.

A ce propos. rien de plus démonstratif et plus allégrant que de parcourir et examiner d'assez près, les longues listes de personnalités qui ornent, dont se recommandent les fougueux partis, pacifistes, libérateurs, interventionnistes, affranchissants, etc... Les organisateurs de gauche lancent, à tout propos, quotidiennement, de tels documents, pamphlets, etc., à travers toute la presse et les cénacles soviétophiles... Rien de plus bouffon. Parcourez un peu ces listes des grands amis de l'U. R. S. S.. Tous ou à peu près tous, fonctionnaires, politiciens, rentés, retraités juifs ou francs-maçons... Et comment ! Tous amplement appointés, je dirai même parfaitement opulents, une centaine de damnés absolument douillets, effrontément, grassement parasitaires, une moyenne de 100.000 francs annuels chacun... (francs Blum). Parasites des super-Etats ! Unissez-vous ! rassurez-vous autour des Grands Juifs !

Debout les "nantis" de la Terre !... D'entre ces "gras" combien partagent un peu leurs rentes avec la communauté maigre ?... Je demande ? Combien s'en iront de ces preux, mourir si les choses tournent mal, aux créneaux de Madrid ?... Toc ! Toc ! Toc !... qui va là ?... C'est l'ami ! l'ami de qui ? l'ami des Juifs ! l'ami du peuple ! l'ami de lui !... l'ami de soi ! l'ami du sofa !... Des vrais combattants pour l'Espagne, on peut en voir des quantités,


Ce texte comporte les pages 131-140 du pamphlet de Louis-Ferdinand Céline, intitulé Bagatelles pour un massacre. Le "massacre", dans la pensée de l'auteur, est évidemment celui qu'il prévoit, en 1937, comme ce qui arriverait s'il éclatait une deuxième guerre mondiale.

Contrairement à la rumeur, les pamphlets ne sont pas interdit par des lois, des règlements ou des tribunaux. Ils n'ont pas été réédités par des maisons d'édition ayant pignon sur rue parce que l'auteur, revenu en France, voulait pouvoir vendre les livres qu'il écrivait alors pour gagner sa pitance. Cette mesure d'opportunité n'a plus lieu d'être après la disparition de l'auteur, en 1961. Personne n'a la droit de soustraire à la légitime curiosité des générations suivantes ce qui a été le noyau incandescent de la littérature française vers le milieu du vingtième siècle.

Le texte ici reproduit est celui d'une édition probablement pirate. Les détenteurs d'une éditions réellement authentique voudront bien nous signaler les éventuelles différences.

D'autres groupes de 10 pages suivront.

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