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LE PROCÈS DU SIONISME ISRAÉLIEN

par Roger Garaudy

 

c) -- Le refus d'un examen critique des témoignages

3· En ce qui concerne les témoignages, M. Donnedieu de Vabres, nous apprend (p. 152 et 153) que, "parmi les victimes une quinzaine de témoins sélectionnés, ceux dont les dépositions ont été les plus suggestives, sont conduits devant le tribunal pour être entendus par lui." Ceci en vertu de l'article 17 des Statuts "aux termes duquel le Tribunal est compétent pour nommer des mandataires officiels à l'effet de remplir toute mission qui sera fixée par le Tribunal et notamment pour recueillir des preuves par délégation." (op. cit., p. 153)

Ce critère de choix n'exige aucun commentaire. M. Donnadieu de Vabres, après avoir énuméré et décrit quelques-uns de ces témoins ajoute (p. 203): "Les exemples qui précèdent font ressortir le caractère des dépositions ou tout au moins de la plupart des dépositions reçues au Procès de Nuremberg. Il est difficile de penser que ces dépositions, même reçues sous la foi du serment, donnassent une idée très scrupuleusement fidèle de la vérité. Leurs auteurs sont trop évidemment intéressés à donner un coup de pouce, à la déguiser suivant l'intérêt de leur propre dépense..."

Ceci vaut d'ailleurs pour les témoins de l'accusation comme pour ceux de la défense.

En ce qui concerne les témoignages des bourreaux M. Vidal Naquet constate dans son livre: Les assassins de la mémoire (Ed. de la Découverte 1987, p. 45): "Dans les documentations d'Auchwitz, il existe des témoignages qui donnent l'impression d'adopter entièrement le langage des vainqueurs."

L'exemple le plus typique (et retenu comme le plus important) est celui de l'ancien commandant d'Auschwitz, le sinistre SS Rudolf Hess: dans ses premières déclarations, du 5 avril 1946, puis dans la version développée qu'il en donna à l'audience, il observe parfaitement le scénario qu'attendaient de lui les accusateurs. Son récit des horreurs n'était pas seulement bourré de contradictions et de contre-vérités, relevées ensuite par les historiens, mais il fallut attendre 1983 pour que, dans Les légions de la mort de Ruppert Butler, celui qui le captura, Bernard Clarke, raconte avec fierté les tortures par lesquelles il lui arracha et lui fit signer les déclarations qui servirent de synopsis à son autobiographie où Hess révèle: "les aveux ont été obtenus en me battant. Je ne sais pas ce qu'il y a dans le rapport, mais je l'ai signé." (Commandant à Auschwitz (p. 174).

M. Pressac, dans Les crématoires d'Auschwitz. (1993 p. 131) confirme qu'il fut passé à tabac si violemment et plusieurs fois qu'il frôla la mort avant de signer ses aveux.

Il en est de même du Rapport Gerstein, si visiblement aberrant que le Tribunal de Nuremberg, pourtant si peu exigeant sur les preuves, refusa d'en tenir compte; du livre: Médecin à Auschwitz (Julliard 1961) du docteur Miklos Nyiszli, médecin hongrois, déporté à Auschwitz si invraisemblable aussi, que I'Encyclopaedia judaïca (1971) ni L'Encyclopaedia de l'Holocauste (1990) ne le mentionnent même pas.

Quant aux témoins de l'accusation, M. Georges Wellers, président de la commission d'histoire du Centre de documentation juive à Paris, écrit, (à propos du remaniement du comité directeur au musée d'Auschwiz) lorsqu'on changea la plaque commémorative remplaçant "quatre millions de morts" par "environ un million". "Il ne fallait pas tenir compte des estimations irresponsables d'anciens déportés." (Le Monde Juif, octobre--décembre 1990. p. 187 et 195.)

Plusieurs d'entre eux, ont, après coup, reconnu avoir témoigné de ce qu'ils n'avaient pas vu.

Un exemple typique et illustre est celui du Dr Benedict Kautsky, qui succéda à son père à la direction du Parti social-démocrate autrichien.

Après avoir déclaré qu'à Auschwitz le maximum de survie était de trois mois (alors qu'il y fut détenu lui-même pendant 3 années), il écrit dans son livre: Teufel Und Verdammt: (Le diable et le damné, publié en Suisse en 1946), à propos des chambres à gaz: "Je les ai pas vues moi-même mais leur existence m'a été affirmée par beaucoup de gens dignes de foi".

Un grand historien français, Michel de Boüard, doyen de la Faculté de Caen, Membre de l'Institut, et ancien déporté à Mathausen, écrit en 1986 (Ouest-France des 2 et 3 août 1986): "Dans la monographie de Mathausen que j'ai donnée en 1954, à deux reprises je parle de "chambre à gaz". Où ai-je acquis la conviction qu'il y avait une chambre à gaz à Mathausen? Ce n'est pas pendant mon séjour au camp car ni moi ni personne ne soupçonnait qu'il pourrait y en avoir; c'est donc un "bagage" que j'ai reçu après la guerre; c'était admis."

La seule chose incontestable c'est qu'Hitler pratiquait l'amalgame d'un grand nombre d'opposants - notamment communistes - et des juifs. Son slogan du judéo-bolchevisme l'amenait à porter aux juifs la même haine qu'aux bolcheviks et aux Slaves: selon lui ils avaient ensemble créé son ennemi principal: le communisme, en Russie avec Trotsky, en Hongrie avec Bela Kun, en Allemagne avec Liebnecht et Rosa Luxembourg.

(Ce qui ne l'empêchait pas d'accuser les juifs d'être aussi maîtres du capitalisme).

Il ne s'agit donc pas de minimiser les crimes commis par Hitler contre les juifs et contre les opposants bolcheviks ou tenus pour tels, mais simplement de dire que fixer le nombre de victimes et les méthodes industrielles de leur massacre peuvent être l'objet d'une recherche scientifique et non d'une exploitation au profit d'une politique de guerre.

Note sur les chambres à gaz

Un pauvre hère trompé par la campagne médiatique haineuse qui a été dirigée contre moi écrit dans sa menace de mort que je nie l'existence des camps de concentration (où j'ai vécu trente-trois mois)!

D'autres qui n'ont pas l'excuse de l'ignorance, me faisant le procès d'un autre, ont prétendu que mon livre niait l'existence de chambres à gaz, et ceci malgré l'évidence, car je demandais un débat scientifique et public sur ce problème.

Je demande ce débat pour deux raisons:

1· J'ai cité dans mon livre, n'étant ni chimiste, ni architecte, les thèses de Leuchter, spécialiste des gazages de condamnés à mort aux Etats-Unis, et j'ai cité aussi les contre-expertises demandées par le musée d'Auschwitz aux laboratoires de Cracovie et de Vienne qui confirmaient, pour l'essentiel, les analyses de Leuchter.

J'ai noté que le seul film présenté aux juges du Tribunal de Nuremberg représentait la chambre à gaz de Dachau, où, comme l'a révélé M. Martin Brozrat, de l'Institut d'histoire contemporaine de Munich et qui en devint directeur, le 22 août 1960: "la chambre à gaz de Dachau ne fut jamais achevée et n'a jamais fonctionné."

Si elle n'a jamais été achevée et que le film l'a montrée achevée c'est qu'il s'agissait d'un montage, fabriqué par les services américains, installés à Dachau, et qu'on l'a fait visiter aux touristes, car au Procès de Nuremberg, l'on avait accepté les témoignages de témoins oculaires sur les gazages dans les camps situés dans l`ancien Reich, jusqu'à ce que M. Brozrat publie, dans le journal Die Zeit du 19 août 1950, ce communiqué: "Ni à Dachau, ni à Bergen Belsen, ni à Buchenwald des juifs ou d'autres détenus n'ont été gazés." mais, ajoutait-il, "seulement en territoire polonais occupé."

Il y avait pourtant eu autant de témoins oculaires sur les gazages des camps de l'Ouest que pour ceux de l'Est.

A Nuremberg, le 26 juillet 1946, Sir Harley Shawcross, mentionnait l'existence "des chambres à gaz? non seulement à Auschwitz et à Treblinka, mais aussi à Dachau." T.M.T. tome XIX, p. 4563.)

Cela n'impliquait pas la négation de l'existence de toute chambre à gaz, c'est pourquoi je ne concluais pas à cette négation. Je demandais seulement un débat scientifique et public "pour fixer définitivement quelle avait été l'arme du crime." (p. 163)

Or ce débat a été refusé constamment et l'on ne répondit que par la répression des experts.

2 · La deuxième raison pour laquelle je demande un débat sur toutes les méthodes qui ont conduit à d'incontestables massacres, sans fixation obsessionnelle sur l'un d'eux, c'est que de ce moyen de tuerie on ne trouve aucune trace chez aucun des plus célèbres vainqueurs d'Hitler et qui en dénonçaient la barbarie: pas un mot sur les chambres à gaz, ni dans les Mémoires de guerre de Churchill, ni dans la Croisade en Europe d'Eisenhower, ni dans les Mémoires du général de Gaulle.

Quant à un historien non polémique, dont la volonté d'objectivité est indubitable, comme M. René Rémond, qui fut président du Comité d'histoire de la déportation, ses deux ouvrages fondamentaux: Introduction à l'histoire de notre temps (1960) et Le XXe siècle de 1914 à nos jours (1974), (ce dernier comportant mille pages) ne contient pas un mot sur cette question. C'est en effet une vraie question à laquelle il s'agit de répondre par un examen critique et serein ne partant d'aucun a priori d'affirmation ou de négation, pour examiner toutes les méthodes de torture et de mort employées par Hitler contre tous ses opposants.

Il est remarquable que l'un des plus farouches sionistes des historiens américains dont le livre traduit en français sous le titre: Les bourreaux volontaires d'Hitler est devenu un best-seller, en Amérique, par l'orchestration médiatique qui le loue, écrit: "Les chambres à gaz des camps de la mort ont toujours été la préoccupation dominante de l'opinion et même des historiens... l'attention prioritaire accordée à ces installations industrielles a eu deux effets dommageables. Elle a empêché d'accorder une attention suffisante aux autres institutions du génocide... moins connues et trop perdues de vue." (p. 170) et il ajoute (p. 504): "contrairement à ce que disaient les historiens et à ce que croit l'opinion, le gazage est plutôt un épiphénomène."

J'ai voulu vérifier le sens que Goldhagen donnait à ce mot épiphénomène. (épiphénomène. existe en effet en anglais. Le dictionnaire Standard publié par l'Encyclopaedia Britannica, donne cette définition:

"Phénomène secondaire qui est un sous-produit d'un autre phénomène et l'accompagne sans exercer une influence causale.")

Le Grand Robert (TII, p. 588), donne plus de précisions en distinguant:

"1 Le terme médical: Symptôme accessoire qui se surajoute aux symptômes essentiels.

2 Le terme philosophique: Phénomène accessoire qui accompagne le phénomène essentiel sans être pour rien dans son apparition ou son développement."

J'ai été, alors, étonné que M. Goldhagen n'encoure pas les foudres de ceux qui nous accusent de minimiser les crimes d'Hitler pour en avoir dit bien moins.

J'ajoute que la fixation obsessionnelle sur cet aspect du massacre conduit à minimiser les autres moyens de destruction: en août 1942 un rapport polonais sur Treblinka ne se rapporte pas à des chambres à gaz mais à des chambres à vapeur d'eau bouillante équipées d'une chaufferie, ce qu'accepte le Tribunal de Nuremberg le 14 décembre 1945, (P.-S. 3311)

Le New York Times du 3 juin 1942 parle d'un bâtiment d'exécution où l'on fusillait 1000 Juifs par jour. Le 7 février 1943 il parlait de stations d'empoisonnement du sang en Pologne occupée.

En décembre 1945, Stefan Szende, dans son livre: Der letze jude aus poland, fait entrer les Juifs dans une piscine où l'on fait passer un courant à haute tension. Il conclut (p. 290): "Le problème de l'exécution de millions d'hommes était résolu."

Jan Karsky dans Story Of A Secret State, traduit en français en 1948 sous le titre: Un témoignage devant le monde, parle de chaux vive répandue dans des wagons où l'on entassait les victimes.

Le même Karsky, dans un autre rapport de novembre 1942, ne parle plus des trains de la mort et de chaux vive. Il retourne à l'exécution des victimes par électrocution, avec une variante; elle se pratique, non plus dans une piscine, mais "dans une baraque dont le sol était constitué par une plaque métallique."

Tout ceci ne peut être déclaré vrai ou faux sans une recherche historique critique profonde. C'est pourquoi je ne nie ou n'affirme rien avant un véritable débat avec des spécialistes de chacune de ces méthodes.

Par contre ce qui me paraît incontestable c'est qu'on a minimisé le crime le plus atroce, celui d'une mort lente, dont il existe, à la différence de tous les autres (dont, par définition, aucune victime ne pouvait apporter la preuve puisque la mort était instantanée et sans possibilité d'en réchapper) des survivants pouvant témoigner. C'est celui que décide Wannsee.

L'exemple le plus terrible de cette minimisation, c'est la falsification du compte rendu de la conférence de Wannsee tenue le 20 janvier 1942 par de hauts responsables hitlériens où l'histoire officielle a prétendu, jusqu'en 1984, qu'y avait été prise la décision d'exterminer les juifs européens. En 1992, Yehuda Bauer, écrit dans The Canadian Jewish News du 30 janvier, que cette interprétation de Wannsee est "stupide" (Silly). Le plus récent porte-parole des antirevisionnistes Jean Claude Pressac, confirme cette nouvelle révision de l'orthodoxie: "Si une action de refoulement des juifs vers l'Est fut bien prévue... personne ne parla alors de liquidation industrielle..." (Les crématoires d'Auschwitz p. 35)

Dans la chronologie de la fin du livre il indique, à la date du 20 janvier 1992: Conférence de Wannsee sur le refoulement des juifs vers l'est. (p. 114.)

Par contre le compte rendu de la conférence de Wannsee, s'il est vérifié qu'il est authentique (car la présentation du texte n'a aucun caractère officiel), évoque une méthode d'assassinat massif plus terrible encore que celle des chambres à gaz: "Au cours de la solution finale les juifs seraient acheminés sous direction appropriée vers l'Est pour utiliser leur travail. Ils seront séparés selon les sexes. Les juifs capables de travailler seront conduits en grosses colonnes dans les régions de grands travaux pour construire des routes, et, par conséquent, sans aucun doute, un grand nombre succombera par sélection naturelle."

Voilà une méthode de destruction, occultée, comme le dit Goldhagen, par celle des chambres à gaz, qui est incontestable parce que vérifiable par des preuves matérielles (les chantiers), testimoniales (celles des rescapés), historiques: les besoins de main d'oeuvre d'ouvriers pendant la guerre contre l'URSS: morts par l'épuisement, la faim et, dans cet état de délabrement, les ravages plus meurtriers des épidémies de typhus.

Je rejoins ici les conclusions de Reitlinger ouvrant la voie à la recherche: "En raison du manque d'informations fiables les chiffres doivent être considérés comme "conjectures"" (p. 509) il dit (500): "Si l'on fait l'analyse de ces destructions l'on trouve que plus d'un tiers de Juifs manquant en Europe mourut, non pas de violences physiques directes mais de travail forcé, de maladies, de faim, d'absence de soins... Auschwitz, en dépit de son immense signification symbolique, a constitué pour moins d'un cinquième du nombre des victimes."

La diversité de ces méthodes d'assassinat dont je n'affirme ou ne nie aucune, exige un grand effort de recherche critique sans quoi, comme disait Mme Simone Veil lors du vote de la loi Gayssot qui interdit recherche et débat: "Nous donnons l'impression que nous avons quelque chose à cacher."

Ceci permettrait de mettre à jour toutes les formes du massacre véritable en les élevant au-dessus du doute que peut soulever l'amalgame avec les bobards de toutes les guerres recyclés lors de la dernière.

L'histoire du savon fait de graisse humaine recycle un bobard de la première guerre mondiale. M. Laqueur, dans son livre, cite cet aveu:

"Au milieu des années vingt, Austen Chamberlain, le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, reconnut devant le Parlement que l'histoire de l'usine à cadavres était sans fondement. Et en février 1938 encore, à la veille d'une autre guerre, Harold Nicolson déclarait, également à la Chambre des Communes, que "nous avions menti odieusement", que ces mensonges avaient beaucoup desservi la Grande-Bretagne, et qu'il espérait ne jamais assister à nouveau à de telles campagnes de propagande (p. 16-17)."

Voici l'un de ces sinistres bobards dont se fait le colporteur Simon Wiesenthal. En 1946 il apportait une variante aux chambres d'exécution: elles comportaient des rigoles pour recueillir la graisse des juifs assassinés pour en faire du savon. Chaque savonnette portait l'inscription RJF (pure graisse juive). Le Tribunal de Nuremberg accepta des échantillons de ces savonnettes sans faire procéder à une analyse chimique.

Aujourd'hui l'Institut de Yad Vachem a rétabli la vérité: il n'y eut jamais de fabrication de ce savon avec la graisse des détenus. Toute cette affabulation repose sur la confusion d'un faussaire (volontaire ou non): entre RJF et RIF (fabrication industrielle.)

De telles impostures conduisent à minimiser les crimes hitlériens et à introduire le doute: si l'on a menti sur de tels points, peut être l'a-t-on fait pour d'autres. Tant que l'ensemble des problèmes posés par le massacre "ne feront pas l'objet d'une discussion libre, le doute subsistera."

Je conclus mon livre sur les Mythes (p. 260): "Il n'est pas de plus efficace réquisitoire contre l'hitlérisme que l'établissement de la vérité historique. C'est à cela que, par ce dossier, nous avons voulu contribuer."

Où est en tout ceci ma minimisation qui est une atteinte à mon honneur alors que, je le répète, tout au cours de mon livre: ses "crimes immenses n'ont besoin d'aucun mensonge pour révéler leur atrocité" (p. 135)

"Tel fut le martyrologue des déportés juifs et slaves et la férocité des maîtres hitlériens les traitant en esclaves n'ayant même pas valeur humaine." (p. 257)

d) - Le refus de la critique des textes.

Il en est de même pour la critique des textes en comparant ceux qui pourraient être considérés comme prouvant la volonté d'extermination et ceux qui montrent qu'il s'agit d'expulsion des juifs, d'abord d'Allemagne puis d'Europe occupée.

Pour la première catégorie les choses sont claires;

L'on évoque souvent les vociférations et les rodomontades d'Hitler, avant son arrivée au pouvoir, pour montrer qu'il existait déjà chez lui, un plan déterminé d'anéantissement de la race juive comme il le dit en effet dans l'un de ses discours, encore que, Joseph Billig dans son livre: La solution finale et la question juive, en 1977, p. 51 (que l'on ne saurait suspecter de minimiser les crimes d'Hitler), estime que le terme Vernichtung ne signifiait pas qu'on était déjà arrivé à l'extermination ni même à l'intention délibérée d'y aboutir "mais seulement: la liquidation du rôle des Juifs en Europe."

La querelle interne aux historiens sionistes, entre intentionnalistes prêtant à Hitler un plan de destruction de la judaïté dès sa prise de pouvoir et les fonctionnalistes qui le font naître des péripéties de la guerre, est tranchée puisqu'ils ont même précisé les dates d'élaboration du plan: l'entrée en guerre contre l'Union soviétique, où les pressions de la défaite, ou d'autres encore.

Par exemple:

En 1951 M. Poliakov écrivait: "Tout ce que nous pouvons affirmer avec certitude c'est que la décision génocidale a été prise par Hitler... au début de 1941." (Bréviaire de la haine 1951; réédition de 1979 par Calmann Lévy. p. 126 et 129.)

Cette affirmation, Léon Poliakov la retire en 1991. L'historien avoue avoir succombé à "une sorte de pression dénonciatrice", il n'avait formulé cette assertion que "sur la foi de quelques témoignages de deuxième ou de troisième main." ("Histoire et polémiques à propos du génocide.", Commentaire. Julliard, printemps 1991, p. 203)

Que nous enseignent d'abord les textes sur les différentes décisions qui conduiraient à une décision d'extermination?

D'abord il n'existe aucun texte d'Hitler ou des plus hauts responsables au régime comportant cet ordre d'extermination.

Dès 1960, le Dr Kubovy du Centre de Documentation de Tel-Aviv, reconnaissait: "il n'existe aucun document signé par Hitler, Himmler, ou Heydrich, parlant d'exterminer les juifs". Il en est de même chez Mme Lucy Davidowicz dans son livre: La guerre contre les juifs, 1975, p. 121.

En 1981, Laqueur confirme:

"Jusqu'à aujourd'hui on n'a pas trouvé d'ordre écrit de Hitler en vue de détruire la communauté juive européenne et selon toute probabilité cet ordre n'a jamais été donné." Le terrible secret. Francfort 1981 p. 190)

Après un colloque tenu à la Sorbonne en 1982 pour combattre le révisionnisme, Raymond Aron et François Furet déclaraient en conclusion de leur conférence de presse:

"Malgré les recherches les plus érudites on n'a jamais pu trouver un ordre d'Hitler d'exterminer les juifs."

Dès lors les obstinés invoquent un langage codé grâce auquel on peut faire dire n'importe quoi à n'importe qui, à condition de poser a priori la conclusion à laquelle on veut arriver: une extermination qui n'apparaît dans aucun texte et qu'au contraire contredisent, comme nous allons le voir, de multiples textes. Jamais d'ailleurs ne nous est donnée, en dehors de ce parti pris, la moindre preuve ou même la moindre présomption de l'existence de ce code.

Au temps de l'occupation, un message de Londres à la résistance: "Saluez Tante Claire" pouvait signifier: "Faites sauter tel pont."

Mais l'hypothèse du langage codé, pour arriver à une signification préconçue, ne repose sur rien. Mme Hannah Arendt avec un évident bon sens, et sur le ton de la dérision, montre l'invraisemblance et même l'impossibilité de tenir secrète une entreprise aussi gigantesque que l'extermination de centaines de milliers de personnes qui suppose une organisation non seulement policière mais industrielle impliquant un très grand nombre d'exécutants Elle écrit: "Eichmann fut un des premiers responsables aux échelons inférieurs à être informé de ce secret d'Etat (qui demeure secret d'Etat même après que la nouvelle en fut répandue dans toutes les firmes qui employaient des ouvriers esclaves et dans tous les corps d'officiers des forces armées). Mais le secret était gardé dans un but pratique. Ceux qui furent informés des ordres du Fürher n'étaient plus de simples "porteurs d'ordres" (chargés de mission): ils étaient promus au rang de "porteurs de secret"." (Eichmann à Jérusalem p. 143)

M. Jean-Claude Pressac, le dernier en date des pourfendeurs du révisionnisme, déclare crûment: "Il n'y a jamais eu de camouflage, contrairement à ce que l'on dit." (cité par Laurent Greilshammer dans Le Monde du 26 et 27 septembre 1993.)

Il est remarquable que M. Pressac lui- même, pratique volontiers l'équivoque: jouant sur le fait que, dans l'opinion publique, l'on confond souvent chambre à gaz avec crématoire, il écrit d'abord un livre réservé à un public restreint et qui se veut dévastateur pour quiconque aurait un doute, intitulé Auschwitz And Operation Of The Gas Chambers; lorsqu'il vulgarise cet ouvrage pour le grand public français, il l'intitule modestement: Les crématoires d'Auschwitz. Et pour confirmer que l'on n'a aucune raison d'invoquer le secret d'un langage codé, il brandit une lettre du 3 mars 1943, de l'entreprise Topf Und Söhne (fournisseur de Zyclon B) sur l'envoi de détecteurs de gaz. Or une telle lettre pourrait concerner n'importe quel dispositif de sécurité sur l'usage d'un gaz toxique quel que soit l'emploi qu'on en fait.

Ce qui demeure c'est qu'il a fallu, pour soutenir la thèse du langage codé, falsifier le sens de tous les mots.

Par exemple M. Pressac contredit les interprétations dantesques sur les mesures spéciales (Sondermassnahmen). "Ces termes, dit-il (p. 107) n'ont pas de connotation criminelle."

Ils peuvent même désigner, ajoutons-nous, des mesures de faveur telles que l'envoi de personnalités ou de vieillards, à Theresienstadt, où le régime était moins rigoureux que dans les autres camps.

La même réserve pourrait être faite sur d'autres mots détournés de leur sens.

Par exemple! Aussrotung, déraciner, mot qui est employé par des hitlériens pour extirper le christianisme (ce qui ne signifie pas massacrer les chrétiens) est traduit, lorsqu'il s'agit de juifs par "exterminer".

Au procès de Nuremberg un incident révèle le mécanisme de la falsification:

Goering, dans une lettre à Heydrich employa l'expression die Endlosung der Judenfrage dans le sens de liquidation du problème et non de la liquidation de ceux qui en faisaient l'objet. Pris en flagrant délit de traduction tendancieuse par Goering lui-même, à Nuremberg le 20 mars 1946, le juge Jackson, fut bien obligé d'en convenir (T. IX p. 552). Mais, de cet incident, qui détruisait toute une théorie, la presse ne souffla mot.

Le sens de "solution finale" est en effet éclairé par un grand nombre de textes évoquant l'infamante décision des nazis d'expulser tous les Juifs des territoires sous leur domination (Judenrein). Rappelons quelques-uns des emplois de Solution Finale dans les décisions des nazis concernant la question juive.

Le dessein monstrueux d'Hitler de chasser tous les juifs d'Allemagne puis d'Europe lorsqu'il en fut le maître, s'affirme explicitement dans les statuts du Parti national socialiste (Point 4):

"Aucun juif ne peut être citoyen à part entière."

Le point 24 leur interdit certaines professions.

Dès le mois de mai 1940, avant même la défaite de la France, Himmler écrit: "J'espère voir la notion de juif définitivement effacée grâce à l'évacuation totale de tous les juifs vers l'Afrique ou dans une colonie." Ce fut la ligne de conduite constante des nazis.

Le 3 juillet 1940, Franz Rademacher, responsable des affaires juives au ministère des Affaires étrangères, faisait un rapport disant: "La victoire imminente donne à l'Allemagne la possibilité de résoudre la question juive en Europe. La solution souhaitable est: tous les juifs hors d'Europe."

Dès l'armistice de juin 1940 est lancée l'idée d'une expulsion de tous les juifs sur Madagascar. Projet irréalisable en raison de la supériorité maritime des Anglais.

Il fallait trouver une solution provisoire de remplacement.

La question juive se posait désormais à l'échelle de l'Europe, occupée par les nazis.

Les victoires en Europe permirent d'envisager une autre solution. Le Führer déclare le 2 janvier 1942: "Les juifs doivent quitter l'Europe. Le mieux est qu'ils aillent en Russie."

A Wannsee (en janvier 1942) nous avons noté déjà: au cours de la solution finale les Juifs seront... acheminés vers l'Est pour utiliser leur travail... et... il est dit dans le procès verbal:

"C'est le Reichsfuhrer SS et chef de la police allemande, qui sera responsable de l'ensemble des mesures nécessaires à la solution finale (Endlosung der Judens frage), sans considération de limites géographiques." (Source. N.G. 2586 g.)

La solution définitive ne pouvait en effet être réalisée qu'après la guerre; elle est toujours cherchée dans la même voie: l'expulsion de tous les juifs d'Europe. C'est ce que dit expressément Hitler à l'ambassadeur à Paris, Abetz: le Führer lui dit qu'il avait l'intention d'évacuer tous les juifs d'Europe après la guerre. (Source: Documents on German Foreign Policy, 1918-1945. Series D. Vol. X p. 484.)

Dès le 24 juin 1940 Heydrich avait informé Ribbentrop de son désir de réaliser au plus tôt la solution finale. Il écrivait:

"Le problème global posé par la présence actuelle de quelque 3.400.000 juifs dans les territoires placés aujourd'hui sous la souveraineté allemande ne peut plus être résolu par l'émigration: une solution finale territoriale devient dès lors nécessaire." (Source: Pièce justificative n·464 du procès d'Eichmann à Jérusalem.)

A la même époque, Himmler avait adressé à Hitler un mémoire dont la conclusion était: "J'espère voir la question juive définitivement réglée grâce à l émigration de tous les juifs vers l'Afrique ou dans une colonie." (Source: Vierteljahresheffe, 1957, p.197.)

Hitler se rallia à cette suggestion puisque le 10 février 1942 le responsable de la Deutschland III, au ministère des Affaires étrangères, Rademacher écrivait, dans une lettre officielle:

"Entre-temps, la guerre contre l'Union Soviétique nous a permis de disposer de nouveaux territoires pour la solution finale. En conséquence, le Führer a décidé de déplacer les juifs non pas vers Madagascar, mais vers l'Est. Ainsi, il n'est plus besoin d'envisager Madogascar pour la solution finale." (Source: Document N.G. 3933, du procès de la Wilhelmstrasse, cité par Reitlinger. The final solution p. 79, où il interprète encore au sens de fiction ou camouflage sans en donner la moindre justification.)

Quelques faits confortent encore la thèse que l'extermination des Juifs n'était pas l'objectif essentiel d'Hitler.

Dans son livre: Le paradoxe juif (Ed. Stock 1976) M. Nahum Goldmann, longtemps président du Congrès juif mondial écrit: "En 1945 il y avait quelque 600.000 survivants juifs des camps de concentration qu'aucun pays ne voulait accueillir."

Mme Arendt, dans son livre: Eichman à Jérusalem écrit (p. 270): "En avril 1944, deux mois avant le débarquement de Normandie, il y avait encore deux cent cinquante mille Juifs en France, et tous ont survécu."

Et, ceci, après onze ans de domination hitlérienne absolue.

Ce qui conduit à se poser les questions auxquelles répond le professeur Zimmerman, directeur du département d'Etudes germaniques à l'Université hébraïque de Jérusalem, lors d'une interview du 29 avril 1995 au journal Yerushalaim:

Question: Les juifs, dans "Mein Kampf" sont désignés comme un germe à détruire. Ce livre a toujours été considéré comme un plan opérationnel d'Hitler, exprimant son intention de détruire les juifs.

Zimmerman: Alors, pourquoi aurait-il attendu deux ans et demi pour faire les lois de Nuremberg? Et, s'il avait l'intention préméditée de détruire les juifs, avait-il besoin de lois?"

Minimiser les crimes d'Hitler c'est précisément les réduire à une guerre contre les juifs alors que ces persécutions incontestables contre les juifs ne sont qu'un aspect d'un plan beaucoup plus vaste dominé par une préoccupation dominante: la destruction du bolchevisme.


2) - La dernière infamie: un million de juifs contre 10000 camions, et une paix séparée avec Hitler.

1· - La plus éclatante preuve que le principal objectif d'Hitler était de détruire l'Union Soviétique, c'est l'ultime marchandage d'avril 1944 par lequel Eichmann proposa au délégué sioniste Brand, l'échange d'un million de juifs contre dix mille camions (Bauer: Juifs à vendre (Ed. Liana Levi. Paris 1996) pp. 227-229)

Le témoignage de Bauer est d'autant plus probant que l'objet de son livre était de montrer que la guerre d'Hitler était "une guerre contre les juifs." (p. 72), et non pas contre le communisme.

Or lui-même nous apprend (p. 87) qu'en avril 1944 Eichmann proposa au délégué sioniste Brand, d'échanger un million de juifs contre dix mille camions (Bauer p. 227 et 229) qui seraient utilisés exclusivement sur le front russe (p. 229).

Bauer ajoute (p. 86):

"Une note personnelle de Himmler, rédigée le 10 décembre 1942, dit: J'ai demandé au Führer ce qu'il pensait de l'idée de relâcher les juifs contre une rançon. Il m'a donné les pleins pouvoirs pour approuver des opérations de ce type". (cité par Bauer p. 148)

"Tous les historiens s'accordent pour dire que Himmler préparait une paix séparée avec l'Occident afin de consacrer toutes ses forces contre la menace bolchevique." (Bauer p. 167).

Papen croyait fermement à une future entente avec les Etats-Unis et l'Allemagne pour faire barrage au communisme. (Bauer p. 189)

L'objectif des nazis était:

"Utiliser les filières juives pour entrer en contact avec les puissances occidentales." (Bauer p. 283) Cette préoccupation dominait toutes les autres, les nazis connaissant le poids des lobbies sionistes auprès des dirigeants occidentaux:

"Les nazis savaient que, contrairement aux Russes, le gouvernement de sa Majesté et celui des Etats-Unis ont la faiblesse politique de subir les pressions que les juifs exercent sur eux." (Cité par Bauer p. 260)

Ces dirigeants hitlériens faisaient aisément passer leur antisémitisme au second plan: "A la fin de 1944, la volonté de Himmler d'établir le contact avec l'Ouest en se servant dans ce but, entre autres, des juifs, était devenue manifeste." (Bauer p. 326)

"Echanger des juifs contre des équipements stratégiques, ou même encore établir des contacts diplomatiques avec l'Ouest, contacts qui pourraient conduire à une paix séparée, voire - telle était l'espérance à une guerre associant les Allemands et les Occidentaux contre les Soviétiques." (Bauer, p. 343)

Ces tractations entre les nazis et les sionistes échouèrent finalement car les Américains et les Anglais en informèrent les Soviétiques sans qui ils ne pouvaient vaincre Hitler.

2· - Cela prouve aussi que la priorité d'Hitler n'était pas l'extermination des Juifs mais la lutte contre le bolchevisme qui lui avait valu, jusqu'en 1939, l'indulgence, sinon la complaisance, des Occidentaux voyant en lui le meilleur rempart contre le bolchevisme.

A Stalingrad avait été blessée mortellement la bête nazie, et l'armée soviétique supportait, en 1944, le poids de 236 divisions des nazis et de leurs satellites, alors que seules 19 divisions allemandes s'opposaient en Italie aux troupes américaines, et que 64 étaient réparties de la France à la Norvège. Bauer le reconnaît:

"Le rôle essentiel de l'URSS dans la lutte contre l'Allemagne nazie fut le principal soutien de la fermeté alliée. La Wehrmacht a été défaite en Russie par l'Armée rouge. L'invasion de la France, le 6 juin 1944, contribua certes, à cette victoire finale, mais ne fut pas le facteur décisif. Sans les Soviétiques, sans leurs terribles souffrances et leur héroïsme indescriptible, la guerre aurait duré encore des années, et peut-être n'aurait-elle pas été vraiment gagnée." (p. 347)

Ce dernier épisode de la collaboration entre les sionistes et Hitler révèle donc:

1·) Qu'en avril 1944 Hitler, après 11 ans de pouvoir absolu, n'avait heureusement pas exterminé les juifs puisqu'il en détenait encore au moins 1 million.

2·) - Que l'objectif permanent des nazis était d'abattre l'Union Soviétique. Cette volonté est si constante que le 8 mai 1945, lors de la capitulation sans condition signée par les délégations allemandes qui ont les pouvoirs de l'Amiral Doenitz, chef suprême après la mort d'Hitler, délivrant son message d'adieu à la Wehrmacht, l'Amiral Doenitz déclare: "Nous devons collaborer avec les puissances occidentales; c'est le seul moyen de récupérer ultérieurement notre terre des mains des Russes." (Arendt op. cit. p. 290)


***



Chapitre III -
La politique israélienne, détonateur d'une nouvelle guerre mondiale

 

Le fil conducteur de ma réflexion sur le rôle nouveau de la politique israélienne, en ce qui concerne non plus seulement le Proche Orient, mais la politique de domination mondiale des Etats-Unis, fut le véritable Discours sur l'histoire universelle que constitue l'article - programme de Samuel Huntington sur Le choc des civilisations (publié dans la revue Commentaire n· 66, à l'été 1994.)

Jusque-là le Pentagone avait simplement exprimé l'utopie optimiste de son rêve de domination mondiale avec le livre de Fukuyama sur La fin de l'histoire qui consisterait à imposer au monde entier la pire théorie libérale de la domination: le monothéisme du marché

La thèse de Samuel Huntington est plus subtile: elle montre les obstacles à la réalisation de ce nouvel ordre mondial.

Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, c'est-à-dire pendant un demi - siècle, la politique de surarmement américain avait donné pour prétexte: la menace soviétique.

C'était, au nom de la sécurité américaine, la justification d'agressions en tous les points du monde jusqu'au Viet Nam ou en Corée, de soutien à toutes les dictatures militaires en Amérique latine comme aux Philippines de Marcos, à la protection de l'apartheid dans l'ancienne Afrique du Sud.

Après l'effondrement de l'URSS il fallait trouver un remplaçant dans le rôle du méchant, de l'Empire du mal, à combattre sur trois continents, et ce fut l'Islam, afin qu'une menace mondiale de terrorisme justifie la continuation et même l'accélération de la course aux armements, et les occasions "d'intervention" économique ou militaire dans tous les points du monde.

Les thèses d'Huntington sur le Choc des civilisations constituent la base théorique de cette nouvelle orientation stratégique.

Ses conclusions sont révélatrices:

"Le choc des civilisations dominera la politique mondiale. Les lignes de fracture entre civilisations seront les lignes de front de l'avenir...

Dans ses conclusions il montre clairement les implications de son analyse du point de vue de la politique internationale:

"Limiter l'accroissement de la force militaire des Etats confucéens et musulmans; ne pas trop réduire les capacités militaires occidentales et conserver une supériorité militaire en Extrême-Orient et dans l'Asie du Sud-Ouest; exploiter les différences et les conflits entre Etats confucéens et Etats musulmans; soutenir, dans les civilisations non occidentales, les groupes favorables aux valeurs et aux intérêts de l'Occident.

L'Occident devra par conséquent conserver la puissance économique et militaire nécessaire à la protection de ses intérêts dans ses relations avec ces civilisations."

Voilà qui a au moins le mérite d'être clair.

Quel peut être le rôle d'Israël dans la géopolitique ainsi conçue?

Israël a une position stratégique déterminante dans cet affrontement des deux mondes.

Le père spirituel de l'Etat d'Israël lui avait assigné, avant même qu'il n'existât, sa mission fondamentale. Pour créer l'Etat juif, dans toutes ses démarches auprès des puissances occidentales alors colonialistes (Angleterre, Allemagne, Italie, Russie) son argument majeur était que si l'une d'elles était la protectrice de cet Etat juif, elle aurait non seulement un avantage décisif sur toutes ses rivales, mais cet Etat représenterait pour tous un coin enfoncé en Orient, pour la pénétration coloniale de l'Occident. Il écrivait, en 1895, dans son livre: L'Etat juif: "Pour l'Europe nous constituerions là-bas un morceau du rempart contre l'Asie, nous serions la sentinelle avancée de la civilisation contre la barbarie." (L'Etat juif Ed. Lipschutz. Paris 1926. p. 95)

Eisenhower considérait déjà le Moyen-Orient comme "le lieu stratégique le plus important du monde." (cité par Steven Spiegel: The other Arab-Israeli conflict, Université de Chicago 1985 p. 51)

Israël a l'avantage de trois privilèges majeurs:

1· - Sa position stratégique au carrefour de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique.

2 · - Sa position économique au coeur de cette partie du monde qui contient la moitié du pétrole du monde, nerf de la croissance (au sens occidental du mot.)

3· - Sa légende théologique de peuple élu de Dieu, servant de couverture aux convoitises occidentales sur la position stratégique et la position économique d'Israël, en plaçant ses exactions, quelles qu'elles soient, au-dessus de toute loi et de toute sanction humaines, en particulier au-dessus de toute décision de la communauté internationale (par exemple des 192 condamnations de l'ONU prononcées contre elle, et dont le veto des Etats-Unis la protège en dernière instance.)

a) - Sa position stratégique au carrefour de trois continents

La Palestine qu'Israël veut annexer tout entière, comme première étape de la conquête de ce qu'Hitler appelait déjà son espace vital (Lebensraum), c'est-à-dire tout le Proche et Moyen Orient, de l'Euphrate au Nil, par la désintégration de tous les Etats voisins (Liban, Syrie, Irak, Jordanie, Egypte), est située au carrefour géographique et stratégique de trois continents: l'Europe, dont elle est le front avancé, l'Asie et l'Afrique, et d'abord le passage obligé vers l'Océan Indien et l'Asie du Sud- Ouest: de là sa première ambition déjà réalisée, de s'installer dans le Golfe d'Akaba qui s'ouvre sur la Mer Rouge, à condition que le détroit de Tiran soit en de bonnes mains. Les Etats-Unis et Israël ont obtenu en deux temps cette garantie: d'abord par les accords de Camp David, le Munich égyptien, signé aux Etats-Unis et sous leur pression le 18 septembre 1977, par lequel était brisé un possible front uni des pays voisins d'Israël et menacés par son expansionnisme.

Quatrième point du programme d'aide: Israël reçut, de 1948 à 1952, autant, à lui seul, que cinq pays du Machrek (Egypte, Liban, Jordanie, Syrie, Irak) comptant une population 20 fois supérieure.

La coopération militaire, commencée en 1961, prit une ampleur considérable après Camp David: le Protocole d'entente stratégique signé à Washington, le 30 novembre 1981, comportait une livraison d'armes par Reagan, plus grande que celle prévue par les accords antérieurs, notamment 75 nouveaux chasseurs F.16, quelques jours avant l'invasion du Liban. Si bien que six semaines après l'évacuation du désert du Sinaï, se produisait l'invasion du Liban. Ainsi commençait à se réaliser le projet de Grand Israël et d'un véritable empire du Moyen Orient qu'Ariel Sharon avançait déjà en décembre 1981.

A l'exemple des Etats-Unis chassant les Indiens sans fixer de limites à leur propre expansion, Moshe Dayan en 1982, ajoutait: "Prenez la Déclaration américaine de l'indépendance. Elle ne contient aucune mention de limites territoriales. Nous ne sommes pas obligés de fixer les limites de l'Etat." (Jérusalem-Post du 10 août 1967).

Tout ceci sous la protection inconditionnelle des Etats-Unis, non seulement opposant leur veto à toute sanction, mais fournissant les armes du crime. L'International Herald Tribune du 22 juillet 1982 nous apprend que "le gouvernement israélien aura dépensé cette année 5 milliards et demi de dollars en armements et équipements militaires. Le tiers de cette somme provient du Trésor américain."

Cette politique de surarmement est couronnée par un équipement nucléaire sur lequel, Israël, se plaçant, en ceci comme en tout, au-dessus de toute légalité internationale (192 condamnations de l'ONU sont restées lettres mortes depuis 1972) refuse tout contrôle.

Le 29 juin 1975, le journal israélien Haaretz écrivait, sous la plume de Shlomo Aharonson:

"L'arme nucléaire est l'un des moyens qui peuvent renverser l'espérance des Arabes d'une victoire finale sur Israël... Un nombre suffisant de bombes atomiques pourrait causer des dommages énormes dans toutes les capitales arabes, et provoquer l'effondrement du barrage d'Assouan. Avec une quantité supplémentaire, nous pourrons toucher les villes moyennes et les installations pétrolières... Il y a, dans le monde arabe, une centaine de cibles dont la destruction... enlèverait aux Arabes tous les avantages qu'ils ont retirés de la guerre du Kippour..."

L'Etat d'Israël n'est plus seulement le mandataire d'un colonialisme collectif de l'Occident sous hégémonie américaine. Il est devenu, pour les Etats-Unis, une pièce majeure dans le rapport des forces sur l'échiquier planétaire, et ceci bien au-delà du Proche Orient.


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Ce texte est extrait du livre de Roger Garaudy intitulé Le Procès du sionisme. Il reproduit le système de défense de l'auteur dans son procès en appel à la suite de sa condamnation en janvier 1998 pour la publication d'un autre ouvrage, Les Mythes fondateurs de la politique israélienne, Paris, 1e éd., La Vieille Taupe, 1995, 2e éd., samizdat Roger Garaudy, 1996. Il est affiché entre la première et la deuxième séance de la 11e Chambre de la Cour d'appel de Paris. Il est édité par les éditions Vent du Large et sera prochainement en librairie (ISBN : 2-912341-20-5).

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